Actualités | Les animaux sauvages sortent plus la nuit, même les diurnes !
Actualités

Les animaux sauvages sortent plus la nuit, même les diurnes !

Cecilia Beaudoin Publié par Cecilia Beaudoin - le 18 juin 2018 à 00:00
condor © © Shutterstock

Une étude parue dans la revue Science nous apprend que les mammifères sauvages sont désormais de plus en plus nombreux à se déplacer la nuit pour se protéger des humains.

Les animaux diurnes préfèrent sortir la nuit, quand les hommes sont couchés

Les animaux sauvages craignent le contact avec les populations humaines. Pour échapper à leur prédation, ils évitent au maximum de croiser la route des hommes. Mais leurs précautions vont aujourd’hui beaucoup plus loin : une étude américaine nous apprend en effet que certains animaux sauvages jusqu’alors diurnes, n’hésitent plus à sortir la nuit pour être plus tranquilles.

Les chercheurs ont compilé les conclusions de plusieurs dizaines d'études menées précédemment sur 62 espèces de mammifères des 6 continents. La tendance est la même sur tous les points du globe : s’il leur est difficile d’envisager une coexistence sereine avec les humains, les animaux choisissent de ne sortir qu’une fois les hommes couchés. « Un animal qui partage ses activités de manière égale entre le jour et la nuit va augmenter sa proportion d'activités nocturnes à 68% de son activité totale à proximité de perturbations anthropiques », indiquent les chercheurs.

Des conséquences écologiques

L’étude montre aussi que, quelles que soient leurs activités, les humains sont perçus comme une présence menaçante pour la faune sauvage. La chasse, l’agriculture, la déforestation, la circulation routière, obligent les animaux sauvages à modifier leur comportement : moins de sorties le jour et davantage d’activités à la nuit tombée.

Or ce changement de comportement et ce mode de vie décalé n’est pas sans risque pour les animaux diurnes : si certains parviennent sans trop de difficultés à s'adapter à un mode de vie nocturne, d'autres ont des sens moins aiguisés dans l'obscurité et voient leur espérance de vie diminuer face à des risques nouveaux pour eux. La nuit s’accompagne en effet de nouveaux prédateurs difficiles à éviter, de difficultés à se localiser ou à se nourrir. « Les activités animales reflètent des millions d'années d'adaptation. Il est difficile de croire que nous pouvons simplement presser la nature à s'activer la nuit et s'attendre à ce qu'elle soit fonctionnelle et épanouie », regrette Justin Brashares, l'un des auteurs de cette étude.