Économie | Pénurie de pellets : ne jetez pas trop vite votre poêle à granulés !
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Pénurie de pellets : ne jetez pas trop vite votre poêle à granulés !

M6météo Publié par M6météo - le 27 sept. 2022 à 16:09
Pellets

On en parle partout, mais on ne le trouve nulle part, ou très cher. Le granulé de bois de chauffage, aussi appelé pellet, est devenu populaire ces dernières années. Particulièrement convoité depuis quelques mois, le stock fond pendant que les prix flambent. Les médias parlent de pénurie, mais qu’en est-il vraiment ? Voici un petit état des lieux de la crise annoncée pour cet hiver, et nos conseils pour l’éviter à la maison.

Comment le pellet est-il devenu incontournable en France ?

L’augmentation majeure des prix de l’électricité et du gaz incitent à privilégier d’autres sources d'énergie. Les consommateurs tournent ainsi le dos massivement aux énergies traditionnelles qui sont polluantes et de plus en plus chères.

Les aides nationales, comme MaPrimeRénov’, ont aussi aidé à booster les ventes d'appareils à granulés qui ont doublé entre 2020 et 2021.

L’interdiction de renouvellement des appareils au fioul du 1er juillet 2022 accroît nettement  la progression des ventes de poêles et chaudières à pellets.

Pourquoi parle-t-on de « pénurie de pellets » ?

Il existe plusieurs raisons à la baisse des stocks et à la montée des prix.

Une météo instable et des taux d'humidité exceptionnels ont impacté les productions forestières, qui ne carburent pas autant que d’habitude. Cela se répercute directement sur le pellet, ce dernier étant composé de résidus de coupe et de travail du bois.

Les Français qui se sont mis au poêle à granulés s’inquiètent à l’idée de ne pas pouvoir se chauffer correctement cet hiver. On assiste alors à un phénomène de surstockage créé par le particulier et sa peur de manquer. Comme on a beaucoup parlé de « crise du chauffage » , les gens préparent la saison froide bien plus en avance que les années précédentes. L’offre et la demande sont donc en décalage.

Il faut approvisionner ces nouveaux consommateurs qui arrivent tous les ans sur le marché. Certains magasins se voient obligés de limiter les ventes pour éviter les ruptures de stock ponctuelles.

« Nous ne sommes pas encore dans une situation de pénurie. Nous sommes dans une situation de risque de tensions. » Propellet

Vers une plus grande sobriété énergétique

Le pellet est une énergie de proximité, sa fabrication se fait en continu et la matière première se trouve aux abords des usines de granulation. Se chauffer au granulé permet donc par conséquent de développer l’indépendance énergétique et de créer de l’emploi. 

Selon Propellet (association nationale des professionnels du chauffage aux granulés de bois), particuliers et collectivités ont une vraie carte à jouer. Car si le prix du granulé de bois a effectivement augmenté, c’est dans des proportions qui ne sont pas comparables avec les autres énergies.

Eric Vial, directeur général de Propellet France, appelle à « un comportement responsable afin d'éviter la pénurie. » La plupart des professionnels affirme qu’il n’y a pas eu de rupture de stock avant que les gens commencent à faire des réserves. Leur préconisation : être un peu plus patients et attendre que le trafic se régule.

Nos recommandations pour consommer moins et mieux

  • Bien isoler son logement pour éviter de vivre dans une « passoire thermique » , particulièrement énergivore.
  • Baisser de 2°C la température de consigne de son chauffage : cela représente 14 % d’économie d’énergie. Une majorité de Français se disent prêts à limiter le chauffage à 19°C cet hiver. 
  • Entretenir son appareil : pour générer un meilleur rendement et une moins grande consommation d’énergie.

Quelques chiffres

  • En 2021, le granulé a permis d’économiser 3,5 millions de tonnes de CO2
  • Entre 2020 et 2021, les ventes de poêles à granulés ont augmenté de 41% et les ventes de chaudières à granulés de 120%
  • La filière française reste peu dépendante des importations : 16 % en 2021
  • La production nationale de pellets est passée de 50 000 tonnes en 2005 à 1,7 million de tonnes en 2020