Maison | Les « belles oubliées », ces herbes folles de nos campagnes
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Les « belles oubliées », ces herbes folles de nos campagnes

Pauline Picquette Publié par Pauline Picquette - le 25 juil. 2022 à 18:00
coquelicot champ

Lors de nos balades, on passe souvent sans même leur jeter le moindre regard. Elles peuplent nos chemins, talus et fossés et ces herbes sauvages sont là depuis la nuit des temps. Elles nous racontent l’histoire de nos campagnes… Partons à la rencontre de ces plantes à retrouver !

Les « belles oubliées » : qui sont-elles ?

Elles reflètent l’humeur du ciel et l’avancée des saisons, se glissent dans les coins oubliés des jardins, les friches, les bords des chemins et puis réapparaissent sur les talus d’autoroutes. Les plantes sauvages sont la première respiration de la Terre et répètent à l’envi les cycles de la vie. Leurs noms chantent comme des ritournelles, du temps où les hommes et les plantes cohabitaient : poule grasse, miroir du temps, salade de lièvre… des mal-aimées, dites mauvaises herbes, qui sont de vrais poèmes !

1. La grande berce (Heracleum sphondylium)

En voilà une qui qui se hisse le plus haut possible, dite aussi patte d’ours, herbe du diable, panais de vache, elle étale ses ombelles blanches en parasol. On l’utilisait en infusions pour ses propriétés digestives et stimulantes.

2. Le coquelicot (Papaver rhoeas)

Elles ont suivi les moissons, profitant des terres labourées, pour essayer de se trouver une place au soleil entre les épis : bleu des bleuets, blanc des marguerites, rouge des coquelicots… Certaines ont lutté en vain, nielles des blés, nigelles de Damas pour disparaître au milieu des céréales, vaincues par les herbicides.

Le coquelicot, parlons-en ! Il enchante encore les lisières des cultures et revient tout doucement ; à peine cueilli, déjà fané, aux couleurs éclatantes, surnommé le pavot-coq ou chaudière d’enfer, la plus connue des centaurées. Régal des abeilles et des papillons, des pinsons (graines) et même des hommes qui l’utilisaient pour ses vertus curatives (rhume, fièvres, diarrhées…).

3. Les chardons (Carduus, Cynara, Cirsium)

Ces plantes, qui occupent les sols les plus ingrats, sont les derniers gardiens des talus : chardon-Marie, chardon-Roland, crépu, aux ânes, panicaut des dunes, une grande famille aux fleurs hérissées en boules et en tubulures roses, bleues, mauves… bien utiles pour les bouquets secs. Ces cardères se mangeaient comme les épinards (les feuilles) ou la rhubarbe (les tiges), mais aussi qu’on utilisait pour carder la laine.

4. Les graminées sauvages (Poaceae)

Elles ont nourri nos lointains ancêtres et dessinent des courbes fragiles au bord des chemins : pâturin, chiendent, amourette, folle avoine, vulpin des prés… Elles tremblent au moindre souffle de vent, mais nourrissent chenilles, papillons, oiseaux et ruminants.

Toutes ces « sauvageonnes » dont les noms sont des poèmes et qui racontent l’histoire des hommes.

Quizz pour les botanistes amateurs

Reliez les plantes sauvages entre elles, en fonction de leur nom populaire : 

  • 1. Lagure ovale 
  • 2. Salsifis des prés
  • 3. Dactyle
  • 4. Bardane
  • 5. Tanaisie

 

  • A. Barbe de bouc
  • B. Herbe au vers
  • C. Tabac du diable
  • D. Chiendent à bossettes
  • E. Queue-de-lièvre

Réponses : 1 E / 2 A / 3 D / 4 C / 5 B