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Appendicite : l'opération n'est plus incontournable

Jean-baptiste Giraud Publié par Jean-baptiste Giraud - le 28 sept. 2018 à 00:00
L'appendicite n'est pas une fatalité © © Shutterstock

On le sait, la France est depuis longtemps championne d'Europe des opérations de l'appendicite. Elle est aujourd'hui classée huitième sur vingt-deux, car le nombre d'opérations a significativement baissé, notamment grâce aux diagnostics plus rigoureux qui ont permis de mieux distinguer les fausses appendicites des vraies. Il n'empêche que l'opération reste souvent la réponse standard proposée par les médecins à une crise d'appendicite aiguë.

On opère encore trop de l'appendicite en France

Pourtant, dans d'autres pays, les crises d'appendicite sont bien souvent traitées prioritairement à l'aide d'antibiotiques, ce qui permet dans de nombreux cas d'éviter l'opération de l'ablation de l'appendice. Une étude réalisée par une équipe de chercheurs anglo-saxons et publiée dans une revue scientifique de référence, a permis d'évaluer les risques de récidives à cinq ans.

Pour cela, les chercheurs ont suivi deux groupes d'hommes et de femmes frappés par une crise d'appendicite. Le premier groupe a été opéré ; le second, traité avec des antibiotiques. Cinq ans plus tard, il s'est avéré que 4 patients du second groupe sur 10 avaient fait une rechute, à savoir, une nouvelle crise d'appendicite. Et sur le lot, un nombre réduit (3%) a fait une appendicite compliquée. Plus intéressant encore, la majorité des récidives sont intervenues dans la première année qui a suivi le traitement à l'aide d'antibiotiques. 

Appendicite et antibiotiques : 40% de rechute à cinq ans

Conclusion des chercheurs : une appendicite non compliquée peut être traitée à l'aide d'antibiotiques, du moins à ses débuts. Si une récidive doit survenir, elle survient dans l'année qui suit et justifie alors une intervention chirurgicale. 

Les auteurs de l'étude soulignent au passage, dans leur rapport, un autre point de taille : entre les malades opérés et ceux qui ont reçu des antibiotiques, les premiers ont dû être arrêtés 11 jours de plus en moyenne que les seconds...

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