Économie | Maisons fissurées par la sécheresse : l'indemnisation en question
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Maisons fissurées par la sécheresse : l'indemnisation en question

Marie-eve Wilson-jamin Publié par Marie-eve Wilson-jamin - le 22 août 2019 à 00:00
maison fissurée © © Pixabay

À chaque canicule, les sols argileux se rétractent à cause de la sécheresse et fragilisent les maisons, qui se fissurent. Les travaux coûtent cher et les assurances cherchent des excuses... 

Des milliers de maisons fissurées par la sécheresse : quid de l'indemnisation ?

En 2018, des milliers de maisons avaient été endommagées à cause de la sécheresse. La canicule y avait provoqué fissures et crevasses. Si ce phénomène touchait surtout des communes du sud de la France, de nouveaux territoires, jamais touchés jusqu’ici, sont désormais concernés. Ainsi, 262 communes de Saône-et-Loire ont récemment vu l’état de catastrophe naturelle être reconnu par le gouvernement en raison de cette sécheresse.

Au total, plus de 3.000 communes sont concernées dans l'Hexagone. Les spécialistes expliquent que l’humidité de la fin d’hiver fait gonfler les sols argileux qui se rétractent sous l’effet d’une moindre pluviométrie et de l’augmentation de la chaleur en été. Or, selon un document du Sénat, du 3 juillet 2019, plus de 4 millions de maisons seraient « potentiellement très exposées ».

La reconnaissance de catastrophe naturelle intervient trop tard

Mais un problème majeur se pose quant à l’indemnisation des propriétaires de ces maisons fissurées. « Les assurances vont tout faire pour minimiser les faits, pour ne pas payer », estime Gérald Grosfilley, président de l’association « Les oubliés de la canicule », sur le site Mieux vivre votre argent. Il défend des sinistrés dans 22 départements et recommande à ces derniers d'exiger une étude de sols dite « G5 » pour obtenir une réparation durable.

Pour lui, la reconnaissance de catastrophe naturelle par le gouvernement, indispensable pour faire appel aux assurances, intervient trop tard : elle est souvent déclarée un an, parfois davantage, après le sinistre. Or, les reprises en sous-oeuvre coûtent « en moyenne entre 35 et 75.000 euros » et « les assurances sont le plus souvent très réticentes à engager de tels travaux », estime le rapport du Sénat.

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