Électrohypersensibilité : les autorités sanitaires se penchent sur ce trouble nouveau
Souffrir des ondes émises par un téléphone portable ou tout autre appareil électromagnétique porte un nom : l’électrohypersensibilité. Longtemps considéré comme le fruit de l’imagination de ceux qui disent en souffrir, il est en passe d’être reconnu.
Seuls les témoignages de ceux qui en souffrent permettent de reconnaître l’électrohypersensibilité
La souffrance liée aux ondes électromagnétiques est une réalité pour de nombreuses personnes, alors que parmi la communauté scientifique, ce trouble, baptisé électrohypersensibilité (EHS), commence à peine à être identifié et pris au sérieux. L’Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’environnement et du travail (ANSES) vient de se pencher sur le sujet, et recommande que des études approfondies soient menées.
Dans un rapport d’expertise publié jeudi 29 mars, l’ANSES a reconnu que la littérature scientifique ainsi que de nombreuses auditions de médecins, d’associations et de personnes concernées par l’EHS, permettaient aujourd’hui de reconnaître formellement l’existence de ce trouble qui revêt, selon les termes de l’agence, un caractère « complexe », notamment parce qu’il n’existe pas encore d’outil ou de guide pour diagnostiquer l’électrohypersensibilité et que rien, aujourd’hui, ne prouve son existence si ce n’est les témoignages de ceux qui affirment en souffrir.
L’Anses recommande la poursuite d’études scientifiques sur l’EHS
« Les douleurs et la souffrance (maux de tête, troubles du sommeil, de l’attention et de la mémoire, isolement social, etc.) exprimées par les personnes se déclarant EHS correspondent à une réalité vécue, les conduisant à adapter leur quotidien pour y faire face », note l’agence, avant de rappeler que « les connaissances scientifiques actuelles ne mettent pas en évidence de lien de cause à effet entre les symptômes dont souffrent les personnes se déclarant EHS et leur exposition aux ondes électromagnétiques ».
Le défi réside donc aujourd’hui dans la poursuite des études sur ce sujet, afin que l’électrohypersensibilité soit reconnue en tant que tel. Pour cela, l’ANSES émet plusieurs recommandations, et notamment celle d’une meilleure coordination entre les scientifiques et les associations de personnes se déclarant EHS.
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