L'alcoolorexie : cette pratique dangereuse qui s'invite dans les soirées étudiantes
S'affamer pour mieux s'enivrer. C'est en quelques mots le principe de l'alcoolorexie, une nouvelle pratique très dangereuse et qui semble faire de plus en plus d'adeptes.
Sauter un repas avant de consommer de l'alcool
C'est une nouvelle mode qui, après le « binge-drinking », une alcoolisation très forte et très rapide, pourrait faire des ravages sur la santé des jeunes. Baptisée « alcoolorexie », soit un mix entre « alcool » et « anorexie », cette tendance pousse des individus, surtout des étudiants et, la plupart du temps, des femmes, à sauter des repas pour limiter un apport en calories en vue d'une consommation d'alcool.
L'idée derrière cette pratique : éviter de grossir en cumulant les calories d'un repas et celles, très importantes, de l'alcool. Aux États-Unis, les campus américains ont été les premiers à être témoins de l'apparition de ces troubles. En Europe, les premiers cas apparaissent et dans un récent article paru dans la revue britannique The Independent, des chercheurs s'inquiètent des conséquences catastrophiques de l'alcoolorexie.
Des conséquences très dangereuses sur tout l'organisme
Interrogé par 20 Minutes, Laurent Karila, spécialiste des addictions, témoigne de cette nouvelle pratique qui n'a pas encore fait l'objet d'études spécifiques en France, mais qui doit sans aucun doute s'observer dans certains milieux. « Je ne vois pas pourquoi nous serions épargnés », explique-t-il. « D'autant qu'aujourd'hui, les réseaux sociaux peuvent faciliter la propagation de ce type de phénomène de mode. Il suffit de trois ou quatre témoignages de personnes racontant qu'elles jeûnent avant les soirées pour que ça se propage ».
Un effet de mode dévastateur puisqu'outre le fait qu'il est recommandé de bien s'alimenter lorsqu'on boit de l'alcool, cette pratique pourrait avoir de lourdes conséquences sur la santé en général et sur plusieurs organes en particulier, tels que le foie, les reins ou encore le cerveau, qui peut être encore très fragile à l'âge où certains jeunes s'adonnent à ces pratiques.
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