Santé / Bien-être | Euthanasie : la ministre de la Santé ne veut pas de nouvelle loi
Santé / Bien-être

Euthanasie : la ministre de la Santé ne veut pas de nouvelle loi

Marine Tertrais Publié par Marine Tertrais - le 9 mars 2018 à 00:00
La ministre de la Santé n'est pas favorable à une nouvelle loi sur la fin de vie.

Alors que 156 députés ont dénoncé les limites de la législation actuelle sur la fin de vie, dans une tribune publiée dans Le Monde, la ministre de la Santé Agnès Buzyn a fait savoir qu’elle n’était pas favorable à une nouvelle loi.

La ministre défavorable à une nouvelle loi

Une centaine de députés a signé une tribune dans Le Monde pour réclamer l’ouverture du droit à l’euthanasie. Selon eux, la loi actuelle est « incomplète et non satisfaisante, voire liberticide et inégalitaire ». Ce texte a fait grand bruit et on attendait la réponse du gouvernement sur cette question ô combien délicate de la fin de vie. Elle est venue de la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, deux mois après l’ouverture des États généraux de la bioéthique.

Auditionnée par la commission des Affaires sociales du Sénat, elle a fait savoir que la loi Claeys-Léonetti était suffisante et qu’il n’était pas nécessaire de la modifier. « Je ne pense pas qu’une loi supplémentaire permettrait de résoudre la situation », a-t-elle lancé. Pour rappel, la loi actuelle permet aux patients, en phase terminale, d’être plongés dans le coma jusqu’à leur mort. C’est ce qu’on appelle la sédation profonde et continue.

Des députés déterminés

« Je suis convaincue que la loi Claeys-Leonetti répond aux besoins sans aller vers une loi différente, elle répond aux besoins des personnes qui sont en train de mourir et qui souffrent et qui méritent d’être accompagnées », a ajouté la ministre de la Santé. Depuis 2005, les patients peuvent revendiquer le droit d'accès aux soins palliatifs mais aujourd’hui, de nombreux hôpitaux manquent de moyens.

Cette position de la ministre est très importante mais ce n’est pas pour autant qu’elle sera suivie par l’Assemblée. Après la publication de la tribune des députés dans Le Monde qui appelaient à « donner aux malades en fin de vie la libre disposition de leur corps », le coordinateur national du PS, Rachid Temal, s’est dit favorable à la création d’un groupe de travail commun aux deux assemblées pour faciliter la création d’une nouvelle loi. À suivre…

À lire aussi : Fin de vie : seuls 11 % des Français ont rédigé leurs souhaits