Économie | Pour diminuer les dépenses de santé inutiles, un second avis médical s'impose en France
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Pour diminuer les dépenses de santé inutiles, un second avis médical s'impose en France

Marie-eve Wilson-jamin Publié par Marie-eve Wilson-jamin - le 8 nov. 2017 à 00:00
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La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a confirmé que 30 % des dépenses de santé en France sont inutiles. La généralisation d'un second avis médical pourrait permettre de lutter contre ce gaspillage.

30 % des dépenses de santé en France sont inutiles

L'État se résout à le reconnaître : 30 % des dépenses de santé en France sont inutiles. Ainsi, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a confirmé le constat fait depuis des années par l'OCDE, la Cour des comptes ou la Fédération hospitalière de France (FHF). Pour y remédier, la Fondation Concorde explique que la généralisation d'un second avis médical, rendu par un expert en cas de maladie grave ou de prescription lourde, pourrait permettre de lutter contre ce gaspillage.

Selon le think-tank libéral, grâce à cette pratique les économies potentielles réalisées seraient comprises entre 38 et 50 milliards d'euros par an pour la Sécurité sociale. L'avantage principal du recours à un second avis est d'éviter nombre d'examens et d'actes inutiles tout en assurant une meilleure qualité de soins aux patients. Ce système est déjà utilisé en France dans le cadre du Plan cancer. Et, toujours d'après la Fondation Concorde, pour le cancer de la prostate, le gain actuariel est « de 0,7 % à l'Assurance-maladie et 60 % dans les organismes complémentaires ».

Une pratique à améliorer en France : le carnet de santé numérique

Répandue en Allemagne, cette pratique doit encore s'améliorer dans l'Hexagone. En effet, selon le think-thank, le taux d'IRM atteint 40 % en France en 2013, contre 8,2 % en Allemagne ou 24 % aux États-Unis. Quant à la durée d'hospitalisation, elle est de 10 jours en France contre 8 en moyenne en Europe. Enfin, le second avis médical n'est pas une panacée. Et pour atteindre l'objectif fixé, la mise en place du dossier médical partagé (DMP), prévue il y a dix ans déjà, doit être généralisée.  

Pour rappel, le DMP est le carnet de santé numérique. Il permet aux professionnels de santé autorisés d'accéder aux informations utiles à la prise en charge et de partager avec d'autres professionnels de santé des informations médicales concernant le patient comme les antécédents, les allergies éventuelles et les médicaments pris, de même que les résultats d'examens (radios, analyses biologiques…), etc.