Quel est le bilan de la COP29 ?

La 29ᵉ Conférence des Parties (COP29) s'est tenue à Bakou, en Azerbaïdjan, du 11 au 22 novembre 2024. Cette réunion annuelle a réuni gouvernements, scientifiques, ONG, et entreprises pour accélérer les efforts face au changement climatique. Voici un bilan clair et détaillé de cette conférence.
Points majeurs abordés à la COP29
Financement climatique
Un des principaux sujets de discussion a été le Nouvel Objectif Collectif Quantifié (NCQG) pour le financement climatique. Cet objectif, qui doit être finalisé en 2025, vise à fournir des ressources aux pays en développement pour leurs actions climatiques. Les 200 pays se sont engagés à tripler le financement destiné aux pays en développement d’ici 2035. Cet accord porte les contributions annuelles de 100 milliards de dollars à 300 milliards de dollars. En outre, l’ambition ne s’arrête pas là : les nations visent à mobiliser 1 300 milliards de dollars par an, provenant tant de ressources publiques que privées, pour soutenir l’action climatique mondiale.
Transition énergétique
Les parties ont discuté de l’accélération des énergies renouvelables. Les objectifs fixés lors de la COP28 ont été réaffirmés :
- Tripler la capacité mondiale en énergies renouvelables d’ici 2030.
- Doubler le rythme d'amélioration de l'efficacité énergétique. Ces ambitions restent cependant soumises aux efforts individuels des pays, sans mécanisme coercitif global.
Fonds pour pertes et dommages
La gouvernance et le financement du Fonds pour les pertes et dommages, destiné aux pays les plus vulnérables, ont été détaillés. Des promesses de contributions ont été faites, mais leur mise en œuvre reste à surveiller.
Adaptation au changement climatique
La COP29 a aussi été l’occasion de faire le point sur les progrès vers l’Objectif Mondial d’Adaptation. Les discussions ont porté sur la nécessité d’indicateurs précis pour mesurer les efforts d'adaptation et de renforcer les plans nationaux dans ce domaine.
Un accord sur les marchés carbone
Ils permettront aux pays de mettre en œuvre leurs plans d’action climatique plus rapidement et à moindre coût et les aideront à progresser plus vite pour réduire de moitié les émissions mondiales.
Global Stocktake
Le premier bilan mondial (Global Stocktake), publié cette année, a servi de base pour évaluer les avancées depuis l’Accord de Paris. Les résultats montrent que les engagements actuels des pays sont insuffisants pour limiter le réchauffement à 1,5 °C. La COP29 a insisté sur la révision des contributions nationales d'ici 2025.
Des avancées concrètes
Plusieurs pays ont présenté de nouveaux engagements financiers pour soutenir l'adaptation et les pertes et dommages.
Des coalitions régionales, notamment en Asie et en Afrique, ont proposé des initiatives pour accélérer la transition énergétique.
Des outils numériques pour surveiller et vérifier les progrès des plans d'adaptation ont été annoncés.
Le Royaume-Uni et le Brésil ont promis d’intensifier l’action climatique.
Limites et critiques
Malgré ces avancées, plusieurs défis demeurent :
- Les financements promis par les pays développés peinent à se concrétiser.
- Les débats sur la sortie des énergies fossiles ont été repoussés, certains pays producteurs ayant bloqué des engagements plus stricts.
- L’insuffisance des actions face à l’urgence climatique a été pointée par des ONG, estimant que les décisions prises restent en deçà des attentes des populations les plus touchées par le changement climatique.
Perspectives pour l’avenir
La COP30, prévue en 2025, sera cruciale pour finaliser le NCQG et intégrer les enseignements du Global Stocktake dans les nouvelles Contributions Déterminées au niveau National (CDN). Il sera également nécessaire de renforcer le mécanisme de transparence et de responsabilisation des engagements climatiques. Enfin, même s’il peut paraître compliqué d’accorder 200 pays, il est crucial d’accélérer la mise en œuvre des solutions proposées.
En conclusion, la COP29 a permis de poser des bases solides pour les futures discussions, mais la lenteur des avancées et le manque de coordination internationale restent préoccupants. Le temps presse, et les résultats devront être à la hauteur dès l’année prochaine.