A l'heure où il faut voyager en train, les prix restent prohibitifs
Cela n’est désormais plus un secret pour personne, afin de limiter les bouleversements climatiques, il nous faut changer de nombreuses habitudes - dont celles liées à nos déplacements. Depuis plusieurs années, les discours des politiciens et des médias veulent nous inciter à délaisser les moyens de transports les plus polluants comme l’avion pour nous tourner en revanche vers des options plus saines pour l’environnement. Parmi les méthodes de déplacement les moins impactantes pour la planète figure le train. Pourtant, les tarifs restent prohibitifs. Nous dressons ici un bilan afin de faire le point sur les prix des différentes alternatives qui s’offrent aujourd’hui à nous pour voyager. Nous explorerons également quelques pistes afin de trouver une solution !
Des écarts de prix énormes sur tout le continent
La nouvelle est tombée il y a quelques semaines grâce à une étude réalisée par Greenpeace : dans l’Hexagone, voyager en train coûte 2.6 fois plus cher que de prendre l’avion. Partout en Europe, la situation est à peu près similaire, puisque les tickets coûtent le double en moyenne. En fonction des trajets, il arrive même que le train soit 30 fois plus cher que l’avion, comme par exemple avec la ligne Barcelone - Londres. Difficile dans ces conditions d’inciter la population – qui souffre en plus en parallèle de façon toujours plus sévère de l’inflation – de ne pas se tourner vers cette méthode plus polluante pour se rendre en vacances…
Pourquoi de telles disparités sur les tarifs sont-elles observées ?
Comment expliquer qu’alors que le train reste 100 fois moins polluant que le transport aérien, les tarifs ne parviennent pas à être plus compétitifs ? Et bien selon Greenpeace, c’est à cause des exemptions fiscales dont bénéficient une bonne partie des compagnies aériennes. L’association a notamment adressé au gouvernement français quelques recommandations rédigées par des spécialistes en la matière. Elles s’orientent vers une politique drastiquement opposée à celle en place à l’heure actuelle et qui viserait à financer une partie des billets de train en imposant sur les tickets d’avion une taxe de solidarité.
Vers un tarif unique pour le train ?
Parmi les suggestions faites par Greenpeace, on retrouve la création d’un ticket climat. Pour encourager le public à utiliser ce moyen de transport bas carbone, il serait en effet judicieux de mettre en place un forfait qui permettrait à tout le monde de voyager à bas prix, et cela en illimité. Depuis en 2014 pourtant, la liberté tarifaire est en vigueur dans l’Hexagone et rend ce basculement compliqué.
Ce changement est pourtant loin d’être impossible puisqu’il a été instauré en Allemagne. Nos voisins d’outre-Rhin ont en effet créé un ticket à 49 € permettant de voyager à travers tout le pays. Cette initiative a connu un gigantesque succès puisque depuis le 1er mai – date de sa mise en place – plus de 750 000 abonnements de ce genre ont déjà été achetés.
Avant d’instaurer un tel bouleversement dans tout le pays, développer un tarif et support unique par région pourrait être un premier pas intéressant. Cela existe déjà en Bretagne où un habitant sur quatre profite déjà de la carte Korrigo pour se déplacer à travers 11 réseaux de transport différents. Un exemple qu’il serait bon de mettre en place aux quatre coins du territoire français.