Écologie | Les jeunes diplômés choisissent de plus en plus leur carrière en fonction de l'écologie
Écologie

Les jeunes diplômés choisissent de plus en plus leur carrière en fonction de l'écologie

Laura J. Publié par Laura J. - le 23 déc. 2022 à 08:00
Les jeunes diplômés choisissent de plus en plus leur carrière en fonction de l'écologie

En avril dernier, les discours de cérémonie de remise de diplôme des promotions 2017 et 2018 des étudiants à l’école d’ingénieurs AgroParisTech avaient fait mouche. Des ingénieurs invités à partager leurs idées au micro devant l’assemblée avaient en effet dénoncé leur formation et combien cette dernière poussait à participer aux ravages écologiques. Ce discours prononcé lors d’une cérémonie qui devrait en principe se dérouler dans la joie de terminer son cursus témoigne d’une réelle inquiétude chez les jeunes quant à l’avenir de la planète. Les professions les plus nocives pour la planète sont d’ailleurs toujours plus délaissées ! Zoom sur ce phénomène.

Des jeunes qui ne veulent plus rester indifférents

Les jeunes diplômés et ingénieurs avaient également ajouté une autre dimension à leur discours devant cette large assemblée : ils invitaient les étudiants à se responsabiliser en désertant les métiers les plus destructeurs.

Le nombre d’inscrits qui abandonnent leurs études en cours de route ou bien se réorientent vers des carrières plus « vertes » en fin de parcours sont de plus en plus nombreux. D’autres décident de ne pas laisser tomber et de poursuivre une carrière dans ces entreprises, mais avec l’intention de changer les choses de l’intérieur.

Doriane qui étudie au pôle chimie de l’école Sigma à Clermont-Ferrand, se livre : « Mon objectif, c’est de m’insérer dans l’industrie pharmaceutique, très polluante, on ne peut pas se le cacher, et justement en travaillant pour eux, pousser pour améliorer les procédés ». Elle ajoute toutefois une immense nuance : « Si je vois qu’au bout de six mois, un an, rien ne change, je ne pourrai pas garder cet état d’esprit longtemps ».

Bref, il est de plus en plus difficile pour ces jeunes de rester indifférents au changement climatique, dont les conséquences auront un impact direct et immense sur leurs existences. Leur réaction est donc bien naturelle : ils entrent en lutte en décidant d’orienter leurs vies vers des voies qui ne contribueront pas à la destruction de notre environnement, ou bien décident de se battre de l’intérieur en faisant évoluer dans le bon sens les politiques de leurs entreprises.

Des professionnels qui eux aussi voient la différence

Les professionnels du recrutement en sont venus à la même constatation. Marie Michel, directrice du pôle Epi en charge d’accompagner de jeunes alternants dans leurs missions auprès d’une cinquantaine d’entreprises explique : « Je trouve vraiment que les questions environnementales les intéressent davantage sur les missions qu’ils demandent. Et si ce ne sont pas les missions, c’est la philosophie de l’entreprise ».

Des écoles obligées de s’adapter

Un autre étudiant interviewé affirmait penser que ces préoccupations autour de l’impact de leur carrière à venir sur l’environnement travaillait lourdement 90 % des inscrits. Pour continuer à avoir du succès, les écoles doivent donc désormais adapter leurs programmes. Elles doivent aussi créer de nouveaux cursus qui répondront aux attentes de ceux souhaitant s’orienter vers des carrières « vertes ».

Pierre Breul, en sa qualité de directeur de Polytech Clermont, a d’ailleurs déclaré : « Nous avons renforcé des apprentissages et des connaissances, sous forme de cours et de conférences l’an dernier et nous demandons à chaque département de mettre les disciplines en parallèle avec le développement durable ».