Plastiques dans les océans : ils seraient plus persistants que nous le pensions
Le 7 août, une étude retentissante a été publiée. Dans la revue Nature Geoscience, l’équipe de Mikael Kaandorp de l’université d’Utrecht, aux Pays-Bas a en effet estimé que les déchets plastiques présents dans l’océan seraient moins nombreux que ce que d’autres études avaient anticipé, mais qu’en réalité, la pollution engendrée serait présente bien plus longtemps que nous le pensions. Notre équipe a donc voulu vous éclairer en décryptant pas à pas les résultats de cette analyse qui pourrait bien changer la donne !
Une réalité bien différente de ce que le monde scientifique envisageait jusqu’à présent
On pensait jusqu’à aujourd’hui que 4 à 12 millions de tonnes de plastique finissaient leur vie dans nos mers et océans. D’après cette équipe de scientifiques, le chiffre réel serait de 500 000 tonnes.
L’étude de Kaandorp montre aussi que 95 % du plastique flottant à la surface des eaux seraient de gros morceaux, dont la taille dépasserait 25 millimètres. Les microplastiques seraient donc largement minoritaires.
Ceci constitue de prime abord une excellente nouvelle puisque les éléments de plus grosse taille peuvent être récoltés via de nombreux systèmes ingénieux mis sur pied ces dernières années. Une partie importante des déchets flottants pourrait donc être récupérés.
Une conclusion toutefois alarmante
S’il semble certes être plus facile que prévu de ramasser les plastiques dans nos océans, l’étude présente toutefois un terrible revers de médaille : les 3 millions de tonnes de déchets déversés en cumulé ont une durée de vie dans l’eau bien plus importante que nous ne le pensions.
L’auteur de l’étude précise : « Cela signifie que cela prendra plus de temps de voir les effets des mesures prises contre la pollution plastique. […] Et si nous n’agissons pas rapidement, les effets se feront sentir pour plus longtemps. »
Une contamination des espèces marines très importante
Le chiffre fait pâlir : 88 % des espèces marines seraient contaminées par les plastiques et microplastiques selon une étude publiée par la WWF. 90 % des oiseaux marins ainsi que 52 % des tortues finiraient par ingérer des déchets de ce genre, ainsi que 386 espèces de poissons sur les 555 testées.
Les chiffres annoncés par l’ONU vont d’ailleurs dans ce sens puisque d’après le rapport, 1 millions d’oiseaux et 100 000 mammifères marins meurent chaque année suite à l’ingestion de cette matière.
Rappelons que le plastique représente 10 % des déchets que nous produisons et que 50 % de ces éléments que nous utilisons sont à usage unique ou jetables… Il est donc essentiel de limiter dès à présent nos achats à des biens dont il est pour le moment impossible de se passer et de revoir de façon globale notre mode de consommation.
Côté politique publique, nous attendons avec impatience la réunion qui se tiendra en novembre au Kenya afin de ratifier - sous l’égide des Nations Unies- un traité international juridiquement contraignant permettant de lutter plus efficacement contre cette pollution.