Économie | Afrique centrale : le commerce de l'ivoire ne faiblit pas et inquiète les ONG
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Afrique centrale : le commerce de l'ivoire ne faiblit pas et inquiète les ONG

Emilia Capitaine Publié par Emilia Capitaine - le 8 sept. 2017 à 00:00
éléphant

La corruption, la faiblesse des pouvoirs politiques et les réseaux criminels nuisent aux efforts entrepris pour stopper le commerce d’ivoire. Il est urgent d’agir contre ce fléau, afin de lutter contre ce que l’ONG WWF qualifie de « catastrophe écologique entretenue par des organisations criminelles ».

La corruption : un frein à l’arrêt du commerce de l’ivoire

D'après un rapport révélé ce jeudi 7 septembre 2017 par l’ONG WWF, et réalisé par les enquêteurs de Traffic, « le commerce de l’ivoire est florissant comme jamais en Afrique centrale ». Cinq États feraient office de plaque tournante pour le commerce de l’ivoire dans la région : le Cameroun, le Congo-Brazzaville, la RDC, le Gabon et la République centrafricaine.

Le rapport dénonce la corruption galopante dans ces pays, notamment parmi les fonctionnaires haut placés. En RDC, l’armée régulière prendrait ainsi part au braconnage des éléphants dans le Parc national des Virunga. Une corruption et un trafic favorisés par la faiblesse des pouvoirs politiques dans ces pays, notamment la RDC, un État failli en proie aux troubles depuis des décennies.

La Chine, principal acheteur d’ivoire

« Tous les pays mentionnés dans l'étude pointent unanimement du doigt les Chinois actifs dans les réseaux du crime organisé en tant qu'acteurs de premier plan dans le trafic », peut-on lire dans le rapport. Ce rapport, qui se base sur des données datant de 2007, 2009, 2014 et 2015, montre qu’au cours des deux dernières années étudiées (2014 et 2015), 80 % des acheteurs d’ivoire étaient des Asiatiques, en grande majorité des Chinois, ces derniers prêtant à l’ivoire des vertus thérapeutiques.

Corruption, faiblesse des pouvoirs publics, réseaux de la criminalité organisée sont autant de facteurs qui alimentent le trafic d’ivoire et réduisent à néant les tentatives initiées pour stopper ce commerce illégal. « Il faut des efforts coordonnés afin de mettre un frein au recul des populations d'éléphants en Afrique centrale : ce n'est plus seulement une question qui concerne les animaux sauvages, il s'agit désormais d'une catastrophe écologique entretenue par des organisations criminelles redoutablement organisées », s’alarme Koen Stuyck, porte-parole du WWF Belgique. 

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