Médicaments : les laboratoires partent en guerre contre le paquet neutre
Le paquet de médicament neutre fait débat. Alors que l’ANSM souhaite réglementer l’apparence de certains médicaments vendus sans ordonnance, certains laboratoires craignent que ces changements n’augmentent le risque de confusion chez les patients.
Un paquet « neutre » pour ne pas faire du médicament un objet de consommation
C’est pour lutter contre les nombreuses publicités et stratégies de communication qui entourent certaines substances que l’Agence du médicament, en début d’année, a émis l’idée d’un paquet neutre qui, comme pour les paquets de cigarettes, effacerait toute marque commerciale et empêcherait certains laboratoires pharmaceutiques de faire de leurs médicaments des objet de consommation.
Mais depuis quelques jours, la polémique enfle sur cette proposition que certaines associations, l’Afipa en tête, estiment être contre-productive. Dans un communiqué diffusé le 31 mai dernier, l’Association française de l’industrie pharmaceutique pour une automédication responsable a été jusqu’à affirmer que l’instauration d’une boîte de médicament neutre pourrait être dangereuse pour les patients en augmentant le risque de confusion.
L’ANSM défend ses recommandations et récuse le terme de « paquet neutre »
Pour mettre un terme à cette polémique, l’ANSM a, le 5 juin dernier, estimé que le terme « paquet neutre » n’était pas adapté à ce que souhaiterait mettre en œuvre le gouvernement. Le « paquet » dont parlent les autorités serait alors suffisamment clair pour éclairer les patients, mais sa conception sera assez réglementée pour que la molécule ou le principe actif du médicament soit davantage mis en valeur.
« Les recommandations publiées par l’ANSM ont pour objectif de faciliter l’identification du médicament et d’améliorer la visibilité, la lisibilité et la compréhension de son étiquetage, notamment des informations garantissant la sécurité des patients. [...] En aucun cas, l’ANSM souhaite la mise en place d’un ‘paquet neutre’. Les chartes graphiques et signes distinctifs (couleurs, visuels) qui sont des éléments nécessaires à l’identification et au bon usage, ne disparaîtront pas des étiquetages », a tenu à rappeler l’ANSM.
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