Actualités | Transfusion sanguine : le sang incompatible, c'est bientôt fini ?
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Transfusion sanguine : le sang incompatible, c'est bientôt fini ?

Anton Kunin Publié par Anton Kunin - le 30 août 2018 à 00:00
Dans l'avenir, le sang de n'importe quel donneur pourrait être converti en sang du groupe O. © © Shutterstock

L’épuisement des stocks de sang et la recherche désespérée de donneurs ayant un groupe sanguin compatible pourraient bien rester dans le passé. Une découverte faite par une équipe de biochimistes canadiens pourrait rendre n’importe quel sang compatible.

Les hôpitaux pourraient ne plus manquer de sang O

Au collège, on vous a probablement parlé des quatre groupes sanguins : les groupes A, B et AB n’étant pas compatibles avec d’autres groupes, et le groupe O, compatible avec n’importe quel groupe. Ce « donneur universel » est d’autant plus convoité par les hôpitaux qu’il est utilisé pour les transfusions d’urgence, car quel que soit le groupe sanguin du malade, il réceptionnera sans problèmes du sang O.

Avoir des stocks importants de ce sang est donc une sorte de Saint Graal pour les médecins. Bonne nouvelle : grâce à une découverte faite par le docteur Steve Withers de l’Université de la Colombie-Britannique, n’importe quel sang pourrait être transformé artificiellement en sang du groupe O. Si les autorités sanitaires approuvent ce procédé, la vie des médecins sera grandement facilitée.

Un processus naturel de « purification » sanguine

Comme Steve Withers l’a expliqué lors du congrès de la Société américaine de chimie le 28 août 2018, les cellules sanguines rouges des groupes A, B et AB sont revêtues d’antigènes, en l’occurrence des molécules de glucose. Ces dernières sont différentes selon le groupe sanguin. Le sang du groupe O, quant à lui, est libre de ces antigènes. C’est précisément la raison pour laquelle il ne crée par de conflit au niveau cellulaire lorsqu’il entre en contact avec du sang A, B ou AB.

L’équipe de Steve Withers a donc découvert un procédé permettant de « délester » le sang de ces antigènes. Pour cela, il utilise des enzymes intestinales qui « avalent » le glucose. Le sang revêt alors les mêmes caractéristiques qu’un sang du groupe O.

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