Écologie | Bilan 2023 écologie - 2/2 : les grands ratés
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Bilan 2023 écologie - 2/2 : les grands ratés

Laura J. Publié par Laura J. - le 9 janv. 2024 à 13:43
Bilan 2023 écologie - 2/2 : les grands ratés

Dans un précédent volet de cette série sur le bilan écologique de 2023 en France et autour du globe, nous avions fait le point sur les belles avancées enregistrées au fil de l’année. Dans cette seconde partie de notre dossier spécial, nous voulions en revanche voir quels ont été les ratés, afin de pouvoir identifier les axes de progression sur lesquels les pouvoirs et la société publics devront se concentrer pendant les prochains mois et les prochaines années !

Les énergies fossiles en plein boom

La major pétrolière TotalÉnergies en rendu ses résultats officiels en début d’année dernière et a ainsi annoncé avoir réalisé un bénéfice record sur l’année précédente : 19,5 milliards d’euros. Alors même que les recommandations du GIEC préconisent de réorienter notre consommation vers des énergies vertes, les ventes d’hydrocarbures ont de leur côté explosé. Les géants de ce secteur sont d’ailleurs nombreux à continuer à se lancer dans l’exploitation de nouveaux gisements...

Le transport aérien toujours ultra valorisé

En France, les autorités publiques ont voté et auraient dû faire entrer en vigueur une nouvelle loi visant à interdire les lignes aériennes reliant deux villes de l’Hexagone - si une alternative moins polluante (bus, avion, bateau) permet de réaliser le trajet en moins de 2h30. Cela devait être une première mondiale et a fait grand écho dans la presse, mais malheureusement, dans les faits, ces lignes demeurent bel et bien actives !

En 40 ans, le nombre de voyageurs a été multiplié par 10 et le fret aérien par 14. Alors même qu’il n’existe encore aucune alternative viable permettant de décarboner la filière aéronautique, le transport aérien est encore voué à boomer dans les prochaines années - du fait d’un coup plus faible permis par les compagnies low cost. Des mesures visant à réguler cette consommation effrénée devront donc être prises rapidement pour limiter le réchauffement climatique.

Les pesticides s’accrochent

Alors même que l’utilisation du glyphosate a été reconduite pour 10 ans de plus au sein des pays de l’Union Européenne, certains eurodéputés ont d’un autre côté enterré un projet législatif prometteur qui était censé constituer un pilier central du Pacte vert européen. Ce texte prévoyait de réduire les pesticides de moitié dans l’UE d’ici 2030. Il s’agit donc d’un coup de grâce pour la lutte contre la crise de la biodiversité, comme de nombreux députés européens porteurs de la proposition de loi l’ont souligné en novembre dernier.

Les Accords de Paris et les engagements européens mis à mal ?

La France - comme de nombreux pays – s’est engagée à atteindre un objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre de - 40 % d’ici à 2030, par rapport aux niveaux de pollution enregistrés en 1990.

Malheureusement, avec une industrie pétrochimique qui explose, une consommation globale toujours plus effrénée et un secteur des transports polluants en plein essor, il se pourrait bien que de tels objectifs restent inatteignables si nous ne changeons pas nos habitudes. Un premier rapport publié dans un communiqué de presse par le Conseil d’Etat souligne en effet qu’à ce rythme, il pourrait être très compliqué de respecter les engagements pris à l’international.