Comment rendre les clims plus écolos ? Des pistes apparaissent
Depuis plusieurs années, les canicules s’enchainent en été en Europe et nous cherchons donc à anticiper les prochaines vagues de chaleur dès à présent. Il est en effet assez évident au vu des projections apportées par les scientifiques dans leurs divers rapports que la situation n’ira qu’en s’empirant à l’avenir. Beaucoup d’entre nous pensent donc à faire installer chez eux une climatisation. Le problème, c’est que si la pompe à chaleur utilisée dans ces systèmes permet certes de consommer peu d’énergie, les systèmes d’air conditionné refroidissent l’intérieur mais réchauffent encore plus l’extérieur en rejetant de l’air brûlant. Ce rejet contribue donc à faire davantage monter le mercure dehors… Heureusement, dans ce domaine aussi, les avancées technologiques sont évidentes et les chercheurs explorent des solutions variées ! Voici quelques-unes de leurs pistes qui pourront peut-être demain régler ce problème et nous permettre de rester au frais sans impacter négativement l’environnement.
Un triple défi à relever dès maintenant
En 2018, l’Agence internationale de l’énergie avait rédigé un rapport expliquant que d’ici 2050, les deux tiers des foyers des pays chauds – souvent des Nations pauvres où les individus ne sont pas encore équipés – pourraient se procurer des systèmes de clim’. Le nombre des équipements passerait donc de 1.6 milliards à 5.6 milliards d’ici cette période. Le problème, c’est que ces appareils ont une triple action négative sur l’environnement :
- Ils réchauffent l’air extérieur en rejetant de l’air très chaud lorsque les températures sont déjà élevées ;
- Ils laissent fuiter des gaz rares – les hydrofluorocarbures – qui réchauffent l’atmosphère 2038 fois plus que les CO2. Ils pourraient à eux seuls d’ici 2100 faire augmenter les températures mondiales de 0.3 à 0.5°C ;
- Avec les ventilateurs, ils consomment 10 % de l’énergie produite mondialement.
Au total, on considère que les systèmes de climatiseurs comptent pour 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
Des pistes qui pourraient bientôt changer la donne
Nous l’avons vu, les hydrofluorocarbures employés dans les systèmes d’air conditionné polluent plus de 2000 fois plus que le CO2. En 2016, plus de 200 Etats avaient ratifié les accords de Kigali prévoyant entre autres de réduire de 85 % l’emploi des HFC. Or identifier un gaz qui soit sûr pour la santé, non réchauffant et performant au niveau énergétique n’est pas tâche aisée. L’industrie doit donc dès à présent plancher sur ce sujet en laissant travailler des chercheurs sur des solutions alternatives. Il semblerait que ces derniers explorent plusieurs pistes.
Les scientifiques avaient pensé remplacer les HFC tout simplement par du CO2 qui s’avérait même bien plus efficace. Or, à partir d’une température extérieure de plus de 32°C, les performances de cette technique sombrent. Une autre alternative aurait été le propane qui peut s’avérer être très efficace. Il est malheureusement fortement inflammable et poserait à ce stade des problèmes de sécurité évidents.
D’autres chercheurs ont été encore plus inventifs et réfléchissent à générer du chaud ou froid en détendant un gaz à l’aide d’ondes sonores – le concept s’appelle la thermoacoustique. A ce stade, il offrirait une meilleure efficacité énergétique mais des performances moindres.
Certaines méthodes enfin se proposent de se passer entièrement de gaz pour se pencher sur la mécanique. Le laboratoire ELyTMaX travaille sur un système d’élongation et contraction de tubes en caoutchouc alors que d’autres planchent sur l’utilisation de l’effet magnétocalorique – on magnétise et démagnétise les molécules pour les agiter et ainsi en changer la température.