Écologie | Protection de la haute mer : 75 pays s'engagent
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Protection de la haute mer : 75 pays s'engagent

Laura J. Publié par Laura J. - le 18 oct. 2023 à 08:00
Protection de la haute mer : 75 pays s'engagent

Depuis plusieurs décennies, les scientifiques et de nombreuses associations nous fournissent des informations relatives aux niveaux de danger auxquels nos mers et océans sont exposés. Aux pollutions variées - aussi bien aux agents chimiques qu’aux microplastiques - s’ajoutent une diminution (voire une extinction) de nombreuses espèces animales et végétales sous-marines. Tout autour de la planète, des Etats tentent donc de limiter les dégâts. En septembre 2023, l’ONU a proposé aux membres de signer un traité dédié à la protection de la haute mer. 75 pays ont accepté de s’engager. Découvrons ensemble ce que cela signifie concrètement !

Un traité adopté après 4 années de négociation

Cela faisait 4 ans que les autorités des différents pays du monde travaillaient sous l’égide de l’Organisation des Nations Unies à un plan à la fois efficace et pertinent visant à protéger les eaux internationales. Le 5 mars 2023, un accord historique a alors été trouvé entre les différents membres de l’ONU.

Entre le 20 et le 22 septembre 2023, une Assemblée générale des Nations unies a été convoquée afin de discuter et de ratifier le 1ᵉʳ traité international de protection de la haute mer. Les résultats ont été plus que satisfaisants puisque bien plus de pays que ce que l’on n’envisageait ont décidé de s’engager pour préserver ce milieu essentiel à l’équilibre du climat. Au total, plus de 75 Etats ont donc répondu présents sur cette question de société qui méritait un engagement ferme. Deux Nations géantes étaient notamment attendues au tournant – la Chine et les USA – et toutes deux ont accepté de se joindre aux autres signataires. C’est donc un immense pas en avant qui a été réalisé, sachant que ces deux Etats sont les deux principaux pollueurs mondiaux.

Le but : protéger d’ici à 2030 environ 30 % des océans de la planète

Il faut bien le reconnaitre, l’objectif de ce traité est ambitieux puisqu’il engage les pays à orienter leur politique écologique à court terme. D’ici 2030, les Etat signataires devront en effet s’être clairement impliqués dans le but de protéger 30 % des océans du globe d’ici les 7 ans à venir.

L’un des enjeux majeurs reste bien évidemment de se partager de façon équitable les denrées des océans et des mers, sans les épuiser. Les ressources telles que les poissons, les micro-organismes ou bien encore les algues devront encore faire l’objet de discussions entre les pays maritimement frontaliers.

Mais ce traité engage également les Etats vers une voie inédite encore : « Le texte prévoit, pour la première fois, un processus pour créer des aires marines protégées en haute mer. C’est vraiment révolutionnaire », explique la chercheuse en politique maritime internationale Klaudija Cremers, engagée à l’Institut du développement durable et des relations internationales.

S’il est légitime d’être très optimiste face à cette nouvelle, il convient toutefois de modérer pour le moment nos attentes puisque le processus d’adoption n’est pas encore totalement finalisé. Pour que le traité puisse entrer en vigueur, environ 60 pays signataires doivent encore ratifier ce texte. Dans de nombreux Etats, une telle modification devra être approuvée par les parlements ou assemblées représentatives. Cette démarche prendra donc encore plusieurs mois.