Explosion à Paris : le réseau de distribution de gaz est-il en cause ?
Alors que le procureur de Paris, Rémy Heitz, a déclaré que l’explosion survenue dans un immeuble du 9e arrondissement de Paris aurait probablement pour origine une fuite de gaz, des questions se posent sur l’état du réseau.
La fuite de gaz dans un appartement est particulièrement risquée
L’accident domestique survenu à Paris le samedi 12 janvier 2019, et qui a fait quatre morts, était certainement dû à une fuite de gaz. En effet, l’explosion a retenti pendant que les pompiers, appelés pour une odeur de gaz, étaient en intervention dans l’immeuble. Cette piste est d’autant plus crédible qu’en situation de forte concentration de gaz domestique dans un lieu clos, il suffit d’une étincelle pour déclencher une explosion.
Or, « le réseau n'est pas vétuste », affirmait sur Franceinfo Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la mairie de Paris. Cela est certes vrai, le réseau souterrain est largement en bon état. Mais cela devient plus problématique lorsque les tuyaux montent dans l’immeuble. Et ce, pour deux raisons.
Gaz domestique : le réseau vertical est propice aux accidents
Tout d’abord, chez les particuliers le tuyau de gaz a de multiples joints. Et théoriquement, plus il y a de joints, plus le risque de fuite est important. Deuxième raison : les tuyaux de gaz à l’intérieur de l’immeuble ne sont pas la propriété de GRDF. L’opérateur gère uniquement le réseau souterrain et les branchements vers chaque immeuble. Les tuyaux à l’intérieur de l’immeuble appartiennent à la copropriété, il lui appartient donc de les entretenir. Et là, GRDF n’a aucun pouvoir.
Toujours est-il qu’à Paris, les réseaux souterrains ont un âge moyen de 28 ans, ce qui est supérieur de trois ans à la moyenne nationale. GRDF assure pourtant le renouveler progressivement : en 2017, 41 kilomètres ont été renouvelés.
À lire aussi : Logements insalubres : les villes les plus menacées