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Minute Culture : la richesse des figures de style dans la langue française

Pauline Picquette Publié par Pauline Picquette - le 21 nov. 2021 à 18:00
femme livre

Ellipse, litote, anaphore et autres procédés d’écriture… Des mots « barbares » ? Non ! Seulement des figures de style qui s’écartent de l’usage ordinaire de la langue et qui donnent une expressivité particulière au propos. On parle donc, et c’est un doux euphémisme, de rhétorique, qui mêle science et art en même temps. A l’oral, évidemment, mais pas seulement, à l’écrit, l’un n’allant pas sans l’autre… Cet art de « bien parler » a recours à des moyens d’expression propres à persuader, à émouvoir, à séduire son public.

Ces figures de style sont classées en 6 catégories selon 2 critères : le but à atteindre et leur construction. Petite leçon de français pour amateurs de la « belle » langue !

1. L’analogie

  • La comparaison : elle établit un rapprochement entre 2 termes (La lampe brille comme une étoile).
  • La métaphore : elle établit une assimilation entre 2 mots ou idées (Etre à cheval sur les principes).
  • L’allégorie : elle représente de façon imagée les différents aspects d’une idée abstraite (Pierre qui roule n’amasse pas mousse).
  • La personnification : elle représente une chose ou une idée sous les traits d’une personne (La dure mâchoire des rochers).

2. La substitution

  • La métonymie : elle permet une concentration de l’énoncé (C’est une bonne raquette - un bon joueur de tennis).
  • La synecdoque : les mots sont reliés par une relation inclusive (Les voiles - les navires -descendent vers le port).
  • La périphrase : elle permet de désigner par un détour leur dénomination habituelle (Le roi de son cœur - son amant).
  • L’antonomase : c’est l’amalgame des 2 précédents (Napoléon est le stratège - le plus grand que le monde ait connu).

3. L’opposition

  • L’antithèse : elle oppose 2 termes (Paris est tout petit, c’est là sa vraie grandeur !).
  • L’antiphrase : elle exprime une idée par son contraire avec une pointe d’ironie (Quel courage ! -pour dénoncer un acte de lâcheté).
  • L’oxymore : c’est la réunion de 2 termes contradictoires (Une obscure clarté).
  • Le chiasme : il se joue sur un minimum de 4 termes (Un roi chantait en bas, en haut mourait un dieu).

4. L’amplification

  • L’hyperbole : elle amplifie les termes d’un énoncé afin de mettre en valeur une idée ou un objet (On a une tonne de travail).
  • L’anaphore : c’est un procédé rythmique de langage qui reprend le même mot de tête (Paris outragé, Paris brisé !).
  • La gradation : elle ordonne les termes d’un énoncé selon une progression croissante ou décroissante (C’est un roc, c’est un pic, c’est un cap…).
  • La répétition : elle consiste à reprendre un même mot dans le même énoncé (La terre était grise, le blé était gris, le ciel était gris…).
  • L’accumulation : on fait succéder plusieurs termes pour approfondir, agrandir ou enrichir sa pensée (Devant eux, sur de petites tables…, des verres contenaient des liquides bleus, rouges, jaunes, verts, bruns…).
  • La paronomase : elle consiste à employer dans la même phrase des termes de sens différents et de parenté phonique pour créer un effet saisissant (Pâles membres de perle).

5. L’atténuation

  • La litote : elle permet implicitement d’exprimer beaucoup plus qu’il n’est dit (Va, je ne te hais point -bien au contraire).
  • L’euphémisme : il atténue l’expression d’une idée ou d’un sentiment (Rendre le dernier soupir - mourir).

6. La construction

  • Le parallélisme : on compare 2 objets en les rapprochant l’un et l’autre (Que la vie est belle ! Que la nature est tendre !).
  • L’ellipse : c’est la suppression de termes qui peuvent se deviner (Combien ce magnifique collier ?).
  • L’anacoluthe : on provoque un écart par rapport à la syntaxe courante (Elle berce et sourit à son enfant - elle berce son enfant et lui sourit).
  • L’asyndète : on se passe d’outils de liaison entre les groupes (Tel père, tel fils).

On voit ici toute la richesse de la langue française, et de sa difficulté !