Écologie
Environnement & commerce : comprendre la pollution maritime
On parle de quoi ? D’un objectif environnemental pour la « santé » de la planète face au changement climatique, plus précisément, la réduction des émissions de CO2 de 50% d’ici 2050, c’est-à-dire demain, du commerce maritime. On vous donne les clés pour en saisir les enjeux. En avril 2023, un accord fut, enfin, conclu par l’Organisation maritime internationale (173 pays membres), pour réduire, il était temps, les émissions de CO2, produite par le trafic maritime (suite aux accords de Paris sur le climat).
Environnement & commerce maritime : l’état des lieux
- 90% de la marchandise mondiale transite sur les océans.
- L’empreinte environnementale du transport maritime s’élève à 3%, au lieu des 17% prévus, sans cet accord.
- Les échanges commerciaux montent en puissance dans un monde où le fret maritime joue un rôle prépondérant.
- De facto des conséquences sur le climat et bien sûr la santé, d’où l’utilisation à des carburants alternatifs, en remplacement du fioul lourd, très dommageable pour l’homme et la biodiversité.
Les clés en 5 points pour mieux appréhender la question
- Le commerce maritime est en continuelle croissance, malgré une montée du protectionnisme de certains Etats (Etats-Unis, Argentine, Inde…), plus de 3% par an.
- Une pollution mortelle et coûteuse : Les décès se situent majoritairement le long des principales routes maritimes, en Europe du Nord et en Asie de l’Est ; soit, environ 60 000 morts/an en Europe, 10% des décès liés à la pollution de l’air, pour un coût estimé à 58 milliards d’euros pour les services de santé du continent européen.
- Des émissions de CO2 qui pèsent lourd sur le climat, même si le fret maritime émet moins de CO2, mais comme il représente 90% du trafic mondial, son impact est important…à titre de comparaison : un navire de fret, c’est 10 à 15 kg CO2/tonne/ km, le train, 19 à 41, le camion, 51 à 91 et l’avion, 673 à 867.
- Un cocktail « détonnant » pour la santé : Le carburant brûlé par les navires, du fioul lourd, émet du CO2, mais aussi de grandes quantités de particules fines et d’oxyde d’azote nocives, sans compter du dioxyde de soufre, qui entraine des maladies cardio-vasculaires et des cancers du poumon.
- Un nouveau carburant qui va exiger des investissements : On parle du gaz naturel liquéfié (GNL), qui émet moins de soufre que le fioul lourd, mais qui reste nocif pour la santé. Ce carburant permet d’envisager une réduction de 90% des émissions de soufre à moyen terme. La problématique : le renouvellement de la flotte et l’équipement des ports, investissements rentabilisés en 2 à 4 ans (fioul lourd=34 euros, GNL= 22 euros).
Pour tenir les objectifs précités, d’autres pistes sont à l’étude, l’hydrogène ou les énergies vertes (vent, solaire).
Quelques chiffres sur les porte-conteneurs
A titre d’exemple :
- 5 434 navires sillonnent les océans.
- Le plus grand est le « Ever Alot » (Panama) avec plus de 24 000 EVP (conteneur standard : 2,591 h x 2,438 l x 6,096 L m). Gigantesque !