Écologie | Partons à la découverte des espèces exotiques envahissantes ou intrusives
Écologie

Partons à la découverte des espèces exotiques envahissantes ou intrusives

Pauline Picquette Publié par Pauline Picquette - le 6 nov. 2021 à 18:00
grenouille

On ne le sait pas toujours, mais certaines espèces animales ou végétales ne sont pas toujours endémiques* de nos contrées. Certaines sont invasives et causent des dégâts importants, voire désastreux sur la biodiversité dans les campagnes et les villes. Partons à la rencontre de ces « intrus » !

De quoi parle-t-on ?

Il s’agit d’une espèce exotique envahissante (appelons-la une EEE) introduite par les humains, dans un territoire qui n’est pas son aire de répartition naturelle et dont l’implantation et la propagation menacent les écosystèmes, les habitats des espèces indigènes, avec des conséquences, parfois, sur les activités économiques ou la santé humaine. 

Ces espèces invasives seraient la 2ème plus grande menace pour la biodiversité après la destruction des habitats naturels. Un chiffre pour comprendre l’ampleur de désastre : le nombre d’EEE a augmenté de 70% depuis 50 ans.

Quels sont les critères qui définissent ces espèces ?

On recense plus de 12 000 exotiques sur le territoire de l’UE, dont 66 réglementées et interdites en France. Toutes ces espèces ne sont pas « intrusives » - heureusement !, seulement 10 à 15% le deviennent, mais c’est déjà trop ! Il existe des critères (des barrières) à ces espèces pour devenir EEE : 

  • l’introduction (elle s’établit sur un territoire qui n’est pas le sien), 
  • l’acclimatation (elle survit), 
  • la naturalisation (elle se reproduit) 
  • et l’expansion (elle colonise… en éliminant les autres espèces).

Les causes de l’apparition des EEE

Elles sont de 2 ordres : soit volontaire (pour des activités commerciales ou de loisir), soit accidentelle (inondations, crues, rejet…). 

Quelques exemples pour mieux comprendre : l’aquariophilie (l’algue tueuse de Méditerranée), certains animaux de compagnie (la tortue de Floride), l’ornementation (la renouée du Japon), la pêche (la perche-soleil), la chasse (le cerf de Virginie), l’élevage (le ragondin) ou encore l’agriculture et la sylviculture. 

Cependant, ces causes peuvent être involontaires : par la contamination d’une marchandise (insecte) ou par clandestinité d’un transport (aérienne, fluviale, terrestre-route ou ferroviaire- ou maritime).

Les conséquences sur la présence des EEE

Elles sont irréversibles... Leurs impacts sur notre environnement sont multiples et complexes : sur la biodiversité, par la modification des écosystèmes, par la compétition, par la prédation, par l’hybridation et par les maladies ; sur la santé humaine, par les allergies, les piqûres, la dengue… et sur les activités socio-économiques, par les pertes agricoles et piscicoles.

Quels sont les milieux impactés par les EEE ?

La forte diversité des climats et des milieux français (et au flux de marchandises et de personnes) fait de l’Hexagone un terrain de prédilection pour les EEE.

Plus de 12 espèces envahissantes colonisent, tous les 10 ans, chaque département français depuis 1982 ; tous les milieux sont concernés, terrestres, aquatiques d’eau douce et marins.

Evidemment, les pouvoirs publics ont mis en place, depuis de nombreuses années, une législation (européenne et nationale) pour lutter contre cette invasion. Quant au coût de ce combat, il est énorme...

Les EEE en France : l’écureuil gris, l’écrevisse américaine, le frelon asiatique, le ragondin, la grenouille-taureau, la tortue de Floride… et aussi, la renouée du Japon, l’herbe de la Pampa, l’ambroisie à feuilles d’armoise, le robinier faux-acacia,... La liste est longue !

* Petit lexique :  Endémique : présent habituellement / Indigène : qui est du pays / Exotique : qui vient d’ailleurs.