Écologie | Tout savoir sur l’huile de palme
Écologie

Tout savoir sur l’huile de palme

Pauline Picquette Publié par Pauline Picquette - le 22 nov. 2021 à 19:42
forêt de palmiers

On la trouve partout - enfin presque ! - dans nos assiettes, notamment via les produits industriels. Elle est devenue incontournable, bien devant celles de colza et de tournesol… et la plus consommée au monde. Malheureusement, elle contribue à la déforestation des régions tropicales (en Asie du Sud-Est) et à la disparition des orangs-outans. La question se pose : peut-on se passer de l’huile de palme ? Essayons de comprendre les enjeux.

La fiche d’identité de l’huile de palme 

  • C’est une huile végétale extraite, par pression à chaud, de la pulpe des fruits du palmier à huile (famille des Arecaceae).
  • Ce palmier est originaire d’Afrique de l’Ouest, mais aujourd’hui,  il est cultivé dans de nombreuses régions tropicales, du Brésil à l’Indonésie.
  • 85% d’huile de palme (soit environ 48 millions de tonnes sur 55) sont produites par les plantations indonésiennes et malaisiennes… et ce marché est en plein essor.
  • Pour 100 gr d’huile, c’est 884 calories et 49 gr d’acides gras saturés.

L’utilisation de l’huile de palme 

L’huile de palme est utilisée dans 3 secteurs :

  1. L’alimentaire (80%) : ce sont les aliments transformés de l’agro-alimentaire (chips, soupes lyophilisées, pâtes à tartiner, biscuits, céréales…)
  2. La cosmétologie : savons, agent hydratant pour les crèmes…
  3. L’énergie (1%) : les agro-carburants (bio-diésel).

La polémique autour de l’huile de palme

  • L’impact sur l’environnement : Entre 1990 et 2010, près de 9 millions d’ha de forêts ont été rasés en Indonésie, Malaisie et Nouvelle-Guinée pour cultiver les palmiers. La déforestation intensive s’accélère fortement, entrainant des dommages irrémédiables ! La conséquence de ce déboisement non maîtrisé est la destruction de l’habitat et des ressources sur la biodiversité, notamment sur l’orang-outan. Cette espèce est menacée d’extinction, si rien n’est fait. On estime que chaque année 1 000 animaux sont tués (pour la viande, le braconnage) ou meurent à cause de la réduction de leur habitat.
  • La santé : L’huile de palme a mauvaise réputation. Elle nuirait à la santé. Pourquoi ? Elle est très concentrée en acides gras saturés qui contribuent aux risques de maladies cardio-vasculaires (le mauvais cholestérol) et elle est présente dans la plupart des produits alimentaires transformés… un espoir, cependant, sa consommation (en France) est en recul.

Le lobby industriel de l’huile de palme

  • L’huile de palme a remplacé dans l’agroalimentaire les graisses animales et les huiles végétales hydrogénées (colza, soja) ; en effet, ces produits coûtent plus chers et sont difficiles à travailler.
  • L’arbre a un meilleur rendement : il fabrique des fruits toute l’année qui contiennent 50% d’huile. Pour exemple, un palmier 4 t/an, 0,6 t pour le colza et 0,5 t pour le soja.

L’huile de palme : une huile incontournable et indispensable ?

Se passer d’huile de palme ? La mission est difficile voire impossible… la réduire, oui ! Le consommateur peut se tourner vers des produits à base de colza et de tournesol, mais insuffisant pour répondre à la demande croissante ; de plus, la culture du soja réclame un usage intensif de pesticides et d’herbicides.

Les atouts de l’huile de palme... quand même !

Elle n’est pas mauvaise pour la santé si elle est consommée en petites quantités ; de facto, elle ne véhicule pas d’acides gras trans (les AGT) qui sont néfastes pour la santé. Elle est intéressante en cuisine, mais non raffinée, non désodorisée, donc vierge extraite de la pulpe du fruit de palme, riche en bêta-carotène et en vitamine E. Elle est excellente pour les fritures.

A savoir : L’huile de palme est extraite de la pulpe du fruit, celle de palmiste, des graines.

Cependant, l’huile de palme « certifiée durable » peut avoir un avenir, uniquement en élaborant des normes mondiales : en veillant à l’impact écologique des plantations, en mettant en place de nouvelles politiques forestières, en favorisant l’achat d’huile exploitée par des producteurs locaux…