Une étude met en évidence le lien entre autisme et pollution
Depuis des années, les pays les plus industrialisés observent une envolée effrayante des cas d’autisme. Face à cette inquiétude sanitaire de taille, de nombreuses analyses scientifiques ont vu le jour et tentent d’expliquer ce phénomène afin de l’endiguer. La piste de la pollution commence de plus en plus à intéresser les chercheurs et les résultats des études à venir pourraient bien bouleverser dans les prochaines décennies le rapport de l’Homme à l’environnement. Zoom sur les conclusions des scientifiques et les recherches en cours !
Pour commencer, qu’est-ce que l’autisme ?
L’autisme est défini par tout un panel de troubles de la communication, du comportement et des interactions sociales. Ce trouble neurodéveloppemental peut se manifester avec des intensités très variables. Ces particularités cognitives sont regroupées sous les termes de TSA (pour Trouble du Spectre Autistique). A titre d’exemple, quelques-unes des manifestations typiques de l’autisme peuvent être :
- Une écholalie : l’individu va alors répéter les derniers mots ou bien les dernières syllabes ayant été prononcées par son interlocuteur ;
- Une stéréotypie : la personne va alors manifester inlassablement une série de gestes, de paroles, d'attitudes ou d'actes sans signification apparente ;
- Des rituels : le monde étant perçu par l’individu affecté comme un endroit très imprévisible de façon encore plus intense que pour le commun des mortels, un ensemble de routines rassurantes est mis en place afin de limiter l’effet anxiogène par le contrôle de l’environnement immédiat.
Quels sont les chiffres en rapport avec l’autisme ?
On estime selon une évaluation récente que dans les pays les plus industrialisés, le taux de prévalence de cette affection se situe autour des 2 %. L’Inserm (l’Institut national de la santé et de la recherche médicale) révèle que 8 000 enfants touchés par l’autisme naissent chaque année en France.
Le plus inquiétant, c’est qu’une augmentation exponentielle est observée depuis quelques années. Aux USA par exemple, on comptait en 1975 1 enfant autiste sur 5 000. Le chiffre a grimpé de manière inquiétante en 2014 pour toucher 1 enfant sur 65, puis en 2017 1 enfant sur 59. Même en considérant que ces chiffres puissent être en partie justifiés par de meilleures capacités de diagnostic, les résultats sont pour le moins déconcertants…
Une étude inédite est réalisée en France
Si l’autisme est en partie héréditaire et porté dans l’ADN, le fait que les causes soient également environnementales n’est plus aujourd’hui à démontrer. Reste à comprendre maintenant quels sont les facteurs les plus incriminés.
Notre environnement chimiquement modifié depuis l’après-guerre est le principal inculpé. C’est donc la pollution de diverses origines qui intéresse de plus en plus les scientifiques. Pollution de l’air, perturbateurs endocriniens, aliments transformés, pesticides et engrais de synthèse : leur lien avec l’explosion des cas d’autisme devient à chaque étude plus évident.
Jusqu’à présent, les recherches étaient basées sur les enfants diagnostiqués, mais le CHU de Montpellier a décidé d’observer la situation sous un tout nouvel angle : celui de l’exposition des parents avant la naissance. La cohorte Marianne - composée de 1 700 couples attendant un enfant suivis sur dix ans – permettra de mieux cerner les déterminants environnementaux et biologiques des TSA.
On observe que la politique environnementale évolue ces dernières années d’une forme d’écologie éthique vers une forme d’écologie de santé publique. Les résultats tant attendus de cette étude pourraient bien accentuer encore davantage ce phénomène !