Actualités | Deux singes clonés en Chine
Actualités

Deux singes clonés en Chine

Cecilia Beaudoin Publié par Cecilia Beaudoin - le 26 janv. 2018 à 00:00
singes

Des chercheurs chinois ont réussi à cloner deux bébés singes, aujourd'hui âgés de 6 et 8 semaines. Ils ont utilisé une variante de la technique employée en Écosse pour le clonage de la brebis Dolly en 1996. Ce succès suscite déjà une vive inquiétude.

Cloner un singe a un coût exorbitant 

Ces deux bébés macaques, baptisés  Zhong Zhong et Hua Hua, tirent leur nom de l'adjectif chinois « Zhonghua », qui signifie « la nation » ou « le peuple chinois ». Comme de parfaits jumeaux homozygotes, ces petits singes sont porteurs du même patrimoine génétique. Ils sont pourtant nés à deux semaines d'intervalle, dans un laboratoire de l’Institut de neurosciences de l’Académie des Sciences chinoise, à Shanghai.

Ce n'est pas la première fois que des scientifiques parviennent à faire naître des singes en les recopiant à l'identique, sans relation sexuée. En 1999, des chercheurs américains avaient déjà réussi à cloner un singe rhésus en utilisant une cellule de l'embryon d'un singe. Mais c'est la brebis Dolly qui, en 1996, avait été le premier animal au monde à être conçu par clonage, et cela avait marché grâce à une autre méthode : l'implantation d'une cellule adulte dite « différenciée ». Pour Dolly,  on avait en effet injecté une cellule de mamelle directement dans l'ovocyte débarrassé de son noyau. Depuis ce premier succès, une vingtaine d'espèces de mammifères ont été clonées dans le monde, parmi lesquels des vaches, des cochons, des chiens, des chats, des souris... Mais pour des raisons économiques, scientifiques et éthiques, le clonage est aujourd'hui remplacé par de nouvelles méthodes, comme le génotypage haut débit, pour sélectionner des animaux aux performances remarquables.

Tester sur les singes des traitements contre des maladies génétiques humaines

Les chercheurs chinois veulent créer une population d'animaux tous identiques, afin de tester sur eux des traitements contre des maladies génétiques neurodégénératives humaines. « L'idée est de donner un coup d'accélérateur à l'identification des gènes et des processus géntiques à l'origine de ces maladies pour mieux y remédier », explique l'équipe de chercheurs dans les colonnes de Courrier international. Or, cloner un primate demeure difficile et le coût de cette technique, exorbitant. 

Ces expériences de laboratoire posent aussi de nombreuses questions éthiques et déontologiques, comme le bien-être animal. Alors qu'en Occident, les essais sur les primates doivent obtenir l'approbation de comités d'éthique, les chercheurs chinois ne précisent pas combien de singes leur ont été nécessaires pour mener à bien leurs expériences. Par ailleurs, la réglementation européenne interdit de consommer les descendants d'animaux clonés, ce qui n'est pas le cas pour la Chine. Enfin, quant à savoir si le clonage sera un jour étendu aux humains... Les Chinois ont déclaré ne pas en avoir l'intention...

Lire aussi : États généraux de la bioéthique : quel cadre pour les ciseaux génétiques ?