Actualités | Les insecticides à l'origine de troubles du comportement chez l'enfant ?
Actualités

Les insecticides à l'origine de troubles du comportement chez l'enfant ?

Emilia Capitaine Publié par Emilia Capitaine - le 6 mars 2017 à 00:00
enfant hyperactif insecticides

Des chercheurs français ont montré qu’il existait une association entre l’exposition à des insecticides et les troubles du comportement chez l’enfant.

Un lien entre trouble du comportement et exposition aux insecticides a été découvert

Une équipe du département d’épidémiologie et de santé publique du CHU de Rennes-Inserm a cherché à mesurer l’impact d’une exposition fœtale et quotidienne aux pyréthrinoïdes (insecticides chimiques synthétiques) sur le comportement des enfants âgés de 6 ans. 287 femmes ayant accouché entre 2002 et 2006 ont été soumises à cette étude : le taux d’insecticides dans leurs urines a été mesuré entre la 6e et la 19e semaine de gestation, puis une seconde fois chez leurs enfants âgés de 6 ans.

Les résultats de leur étude, publiés dans la revue Occupational and environmental medicine ce 1er mars 2017, font état d’un lien entre le degré de concentration urinaire de ces insecticides et les troubles du comportement. En effet, les enfants présentant les taux les plus élevés d’insecticides dans leurs urines étaient les plus susceptibles de présenter des troubles du comportement, tels que l’hyperactivité.    

Pas de conclusions hâtives  

Pour expliquer cette association entre pyréthrinoïdes et troubles du comportement chez l’enfant, les chercheurs ont avancé l’idée que l’exposition à ces insecticides pourrait « induire des altérations des fonctions de la dopamine et influencer la micro-anatomie du cerveau, de même que sa neurochimie ».

Si les chercheurs ont réussi à mettre en évidence une association entre exposition aux insecticides et développement comportemental « anormal », il est impossible à ce stade de prouver une relation de causalité entre les deux phénomènes. « Notre étude ne prouve absolument pas que les pyréthrinoïdes sont à l’origine de ces troubles du comportement. Pour le moment, nous n’avons que des présomptions, nous n’en sommes qu’au début », souligne Jean-François Viel, l’un des principaux auteurs de l’étude et professeur d’épidémiologie et de santé publique à l’université de Rennes.