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Pesticides : les néonicotinoïdes très appréciés des bourdons

Marine Tertrais Publié par Marine Tertrais - le 30 août 2018 à 00:00
Les abeilles souffres des néonicotinoïdes.

Selon une étude menée par une équipe de chercheurs de l'Imperial College et de l'université Queen Mary de Londres, certains bourdons seraient devenus accros à certains pesticides. Explications.

Les bourdons accros aux néonicotinoïdes

Les néonicotinoïdes sont les pesticides les plus utilisés dans le monde. Composés de sept insecticides neurotoxiques (acétamipride, clothianidine, imidaclopride, thiaclopride, thiaméthoxame, nitenpyrame et dinotéfurane), ils représentent une véritable menace pour les abeilles. Or, selon une étude parue dans la revue Proceedings of the Royal Society B, certains bourdons auraient développé une addiction à ces substances toxiques.

Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont observé dix colonies de bourdons Bombus terrestris pendant dix jours. Les insectes avaient pour nourriture du sucrose avec ou sans thiaméthoxame. Ils ont ainsi pu observer que les bourbons se tournaient naturellement vers la nourriture sans pesticides mais que, petit à petit, ils finissaient par se tourner vers les néonicotinoïdes et qu’ils en consommaient de plus en plus.

Une véritable addiction aux pesticides

Quand les chercheurs ont déplacé la nourriture et brouillés les pistes, les bourdons revenaient vers les pesticides. Ils arrivaient à les identifier et ne pouvaient plus s’en passer. En clair, un bourdon qui n’a jamais été en contact avec le thiaméthoxame n’est pas naturellement attiré par lui. En revanche, une fois qu’il y a goûté, il devient difficile pour lui de s’en passer. Il finit par préférer les aliments qui contiennent des pesticides.

Une addiction que Richard Gill, un des auteurs de cette étude, parvient à expliquer scientifiquement : « Les néonicotinoïdes ciblent des récepteurs nerveux chez les insectes qui sont similaires aux récepteurs ciblés par la nicotine chez les mammifères », note-t-il. Cette découverte est préoccupante quand on sait que les néonicotinoïdes affectent le système nerveux des abeilles ainsi que leurs capacités d’orientation, d’apprentissage et de mémorisation. 

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