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Survivalisme : l'art de se préparer à la fin du monde ?

Marine Tertrais Publié par Marine Tertrais - le 2 avr. 2018 à 00:00
Le Salon du Survivalisme était organisé du 23 au 25 mars 2018 à Paris. © DR

Du 23 au 25 mars, était organisé au Paris Event Center, porte de La Villette, le premier Salon du survivalisme. Mais de quoi s’agit-il ? D’un mouvement apocalyptique ?

Une culture de l’anticipation

Les émissions de survie connaissent un grand succès à la télévision. Les Français se passionnent pour ces candidats qui doivent survivre en milieu hostile. Mais ce succès n’est pas que télévisuel. Cette année, pour la première fois, un Salon du survivalisme s’est installé trois jours à Paris. Un événement qui a attiré de nombreux curieux. Mais qui sont ces survivalistes ? Des trappeurs, des scouts nostalgiques ou des ermites qui craignent la fin du monde ?

« Un survivaliste est un individu qui se prépare à ce qu’il nomme une "rupture de la normalité", à un événement imprévu », explique Bertrand Vidal, sociologue à l’université Paul-Valéry-Montpellier 3, au micro de France Culture. « C’est une culture de l’anticipation catastrophiste. Ce sont des individus qui, toujours, imaginent le pire. Ils sont dans un imaginaire du futur très négatif. »

Des réflexes pour être plus autonomes

En clair, un survivaliste ne craint pas tant la fin du monde qu’un risque d’inondation ou de coupure d’électricité et s’y prépare. C’est aux États-Unis que ce mouvement est né. Pendant la guerre froide, de nombreux Américains ont craint un conflit nucléaire et se sont fait construire des bunkers, ils ont fait des provisions et ont appris à mettre en place des réflexes pour être autonomes en cas de crise.

En France, le mouvement semble davantage tourné vers un nouvel art de vivre. Une volonté de revenir à la nature et de consommer mieux. Les adeptes du survivalisme quittent les villes pour aménager leur Base Autonome Durable (BAD) à la campagne. Ils ont un potager, des poules et font en sorte de vivre plus simplement. Mais « s’ils essaient d’éviter une catastrophe », « en même temps la catastrophe représente un espoir que la société reparte sur de nouvelles bases », commente Bertrand Vidal. C’est là tout le paradoxe.