Écologie | Corbeaux freux : à la découverte de ces oiseaux mal-aimés
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Corbeaux freux : à la découverte de ces oiseaux mal-aimés

Pauline Picquette Publié par Pauline Picquette - le 6 janv. 2022 à 18:00
corbeaux neige loup

Le corbeau, ce mal-aimé du bestiaire des animaux, « titille » notre imaginaire. Il est, depuis des siècles, présent dans de nombreuses légendes et souvent associé à de sombres présages, noirs comme son plumage. Quelle est la part du vrai et du faux dans sa réputation ? Essayons de le réhabiliter !

La fiche d’identité du corbeaux freux 

  • Sa famille est celle des corvidés (corvidae), du genre  « corvus frugilegus ». Ce sont des passereaux omnivores qui nichent en colonies. C’est l’une des 4 espèces européennes (sur les 130 espèces recensées dans le monde). Son nom vernaculaire regroupe toutes les espèces du genre « corvus » : corneille, choucas, Grand Corbeau, freux…
  • D’une longueur de 45 à 47 cm et d’un poids de 340 à 530 gr, au plumage noir uniforme, le corbeau freux  peut vivre 20 ans ; en effet, il n’a pas de prédateurs, à proprement dit, sauf l’homme.
  • Son territoire est vaste : il occupe une vaste bande depuis l’Europe de l’Ouest jusqu’au plateau de l’Altaï (sud de la Sibérie). Son habitat est celui des régions de plaines et de collines, en évitant la montagne, qui est le domaine du Grand corbeau. Il fréquente les champs et les prairies ouverts parsemés d’arbres et de bosquets… Depuis peu, il a investi les parcs urbains arborés, au vu de la réduction de son espace à la campagne. De facto, dépôts d’ordures et jets de nourriture contribuent à sa sédentarisation en ville, et en plus le corbeau est casanier !
  • Il est omnivore, en préférant la nourriture carnée aux végétaux : lombrics, scarabées, musaraignes, charognes mais aussi prunes, cerises et baies sauvages, tout lui convient.
  • Il peut être migrateur (jusqu’à 1000 km) ou sédentaire, le plus souvent.
  • Les couples sont monogames (persistants) avec des couvées de 3 à 6 œufs au printemps.
  • Le corbeau croasse, graille, craille en fonction du danger.

Pourquoi cette mauvaise image ?

Son pire ennemi est l’homme depuis longtemps ; en effet, le corbeau passe pour le principal fléau des cultures et il est considéré comme un prédateur nuisible. Les freux font l’objet de campagnes d’élimination, chasse, empoisonnement, destructions des nids, abattage des arbres (nids)… 4 millions de corvidés sont tués chaque année en Europe dont 400 000 en France. Cependant, il est difficile de mesurer le réel impact sur les populations d’oiseaux…

Néanmoins, le corbeau freux reste sur la liste rouge de l’UICN.

Il a toujours été diabolisé (incarnation du mal, signe des âmes damnées, Satan, lui-même, sorcières) et cela depuis le Moyen-Age, où il a fallu le désacraliser (Oiseau-créateur chez les Amérindiens, sur les épaules d’Odin chez les Vikings) et le faire entrer dans le bestiaire de la détestation en compagnie du serpent, du loup…et cette réputation lui colle à la peau.

Les qualités des corbeaux freux... 

... pas vraiment des oiseaux « de malheur » !

  • Ils sont parmi les animaux les plus intelligents.
  • Ils peuvent parler et imiter la voix humaine.
  • Ils sont très malins et joueurs.
  • Ils font preuve d’empathie et sont très sociaux.
  • Ils s’adaptent dans tous les milieux : neige, désert, forêt, plaines…et mangent de tout.

Nous espérons que cet article vous a un peu réconcilié avec le corbeau, pas si « détestable » que ça en vérité !