Écologie | De la passoire à la bouilloire thermique : ces Français en souffrance
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De la passoire à la bouilloire thermique : ces Français en souffrance

Laura J. Publié par Laura J. - le 23 août 2023 à 08:00
De la passoire à la bouilloire thermique : ces Français en souffrance

Alors qu’en hiver dernier, les carences en électricité nous menaçaient, nous avions commencé à entendre de plus en plus parler des passoires thermiques. Depuis quelques années, le gouvernement fait d’ailleurs la guerre à ce genre de logements qui ne sont pas correctement isolés et laissent donc la chaleur s’évader de l’intérieur pendant les mois les plus froids. Pour lutter contre ce type d’insalubrité, des mesures punitives ont été mises en place – qui rendront notamment dans peu de temps impossible aux propriétaires de louer de tels logements. D’autres décisions incitatives cette fois ont aussi été prises : par le biais de divers financements, les personnes possédant des passoires thermiques peuvent couvrir une partie des dépenses de rénovation. Si tout le monde a donc entendu parler de ce genre de désagrément, en ces mois de canicule, on commence désormais à évoquer aussi la situation inverse. Des Français vivent dans des bouilloires thermiques et souffrent donc encore plus intensément des fortes températures.

Une situation loin d’être anodine pour la population française

Que ce soit à cause d’une absence de matériaux isolants ou de volets, de très nombreux logements laissent rapidement monter le mercure à l’intérieur, résultant même parfois en des températures plus élevées dedans que dehors.

La précarité énergétique d’été fait donc de plus en plus parler d’elle dans l’Hexagone, d’autant plus que près de 60 % des Français en souffrent. Ce serait particulièrement les individus précaires résidant dans les villes qui seraient plus impactés que les autres - selon le directeur des études de la Fondation Abbé Pierre Manuel Domergue.

Des solutions simples à mettre en place comme l’installation de volets posent pourtant problème

Une solution efficace pour ne pas laisser entrer les vagues chaleur dans les maisons et appartements est de protéger les fenêtres et ouvertures avec des volets en bois, en alu ou bien des volets électriques. Pourtant, deux limites se présentes :

  • De nombreuses copropriétés imposent des procédures longues lorsque les propriétaires veulent modifier l’aspect d’une façade en ajoutant des volets ;
  • Le coût est important et ne peut pas être supporté par les ménages les plus pauvres.

La Fondation Abbé Pierre suggère donc la mise en place d’un « Plan volet » qui permettrait d’assister les personnes à revenus modestes dans le financement de telles installations. Il est également important de pousser les bailleurs sociaux à entreprendre eux aussi des travaux tout en simplifiant les règles imposées par les copropriétés.

Les bouilloires thermiques sont en principe également des passoires thermiques, c’est-à-dire que le manque d’isolation laisse aussi bien sortir que rentrer la chaleur en hiver et en été. En plus de travaux d’isolation classiques, il serait donc aussi pertinent de peindre les toits en blanc ou de les végétaliser.

La climatisation : une fausse bonne idée

Alors que l’on compte 5 millions de passoires thermiques en France, il serait impensable de climatiser tous ces logements. Il est effectivement urgent d’instaurer des mesures de financement des travaux d’isolation avant que la population ne se rue simplement sur des achats de climatisation. Ces systèmes d’air conditionné rejettent en effet dehors de la chaleur, augmentant encore davantage le problème de réchauffement climatique.