Écologie | La disparition des hirondelles de nos campagnes : où sont-elles passées ?
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La disparition des hirondelles de nos campagnes : où sont-elles passées ?

Pauline Picquette Publié par Pauline Picquette - le 12 avr. 2022 à 13:21
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« Une hirondelle ne fait pas le printemps » ! L’adage, qui signifie, d’un seul élément, on ne peut tirer des conclusions, prend, à propos des hirondelles tout son sens... mais dans son paradoxe. En effet, depuis une dizaine d’années, les hirondelles se raréfient. Elles sont attendues chaque année avec impatience, car elles annoncent les belles journées… Cependant, il y a de quoi s’alarmer de les voir disparaître de nos campagnes, elles si nombreuses, il fut un temps… encore un marqueur (négatif) d’une biodiversité en péril. Explications !

La disparition des hirondelles : une inquiétude grandissante

Pour revenir nicher dans nos villages, après un long séjour hivernal en Afrique, les hirondelles parcourent des milliers de km. Mais elles deviennent de moins en moins nombreuses, - 30% pour les hirondelles de fenêtre et - 40% pour les rustiques. Elles sont même parfois devenues absentes, totalement, des lieux habituels de nidification. Une situation alarmante et inquiétante pour les spécialistes...

Les causes de cette situation

La quasi-disparition des insectes volants, en raison du recours massif aux insecticides dans l’agriculture intensive en est la cause principale, mais pas seulement :

  • La diminution de l’élevage, la banalisation des paysages au profit des monocultures et l’arrachage des haies, 
  • Le changement climatique qui fragilise les populations d’oiseaux,
  • La pollution urbaine (métaux lourds) et les gaz d’échappement des véhicules,
  • Les bâtiments modernes (verre, béton et acier) pas adaptés à l’accueil des hirondelles.

Les espèces d’hirondelles

Il existe dans nos contrées 5 espèces bien distinctes, parmi les dizaines dans le monde. Trois d’entre elles nous sont plus familières :

  • L’hirondelle de fenêtre : D’une taille de 12,5 cm, elle se reconnait à la blancheur de son croupion et de son ventre, à sa queue courte et à son  plumage de dessus bleu métallique foncé. Elle niche au cœur des villages et des villes sur les façades des maisons.
  • L’hirondelle rustique, elle, est plus grande, 18 cm, c’est la plus répandue. Un front et une gorge rouge brique, un plumage bleu métallique, un ventre blanc roussâtre et une queue aux longues plumes. Elle se plait à la campagne où elle construit son nid à l’intérieur des étables, des granges, des vieilles maisons abandonnées.
  • L’hirondelle de rivages que l’on rencontre dans les zones humides naturelles (fleuves et falaises) ou artificielles (carrières). Elle vit en  colonies denses. Le dos est brun, le ventre et la gorge sont blancs. La queue est courte, à peine échancrée.
  • L’hirondelle de rochers et la rousseline complètent notre liste.

Toutes ces hirondelles se nourrissent exclusivement d’insectes volants, moustiques et mouches, jusqu’à 850/jour… donc très utiles dans la chaîne alimentaire. Le lieu de nidification est spécifique à l’espèce : toujours un endroit où il est facile de trouver de la boue pour construire leur nid.

Fiche d’identité de l’hirondelle

  • Ce sont des oiseaux (passériformes) de la famille des « Hirundinidae ».
  • Ils sont migrateurs, jusqu’à 10 000km (300/jour), elles migrent l’hiver vers l’Afrique (du Sud, pour certaines).
  • Les hirondelles trissent ou gazouillent.
  • Elles ne se nourrissent qu’en vol. 
  • Les petits s’appellent les hirondeaux.

A savoir : La loi, en France, protège les hirondelles. En cas de destruction avérée d’un nid, ce sont 9 000 euros d’amende et 6 mois d’emprisonnement.

Les hirondelles ont besoin de nous, protégeons-les !