Rouler en trottinette est-il écolo ? Démêlons le vrai du faux
Cela ne vous aura pas échappé, les trottinettes électriques ont envahi depuis quelques années déjà les voies de circulation d’une grande partie de nos agglomérations. Au premier coup d’œil, l’avantage est le fait qu’elle soit peu encombrante et permette à la population de se déplacer sans effort et rapidement, sans avoir à prendre de véhicule à combustible. A y regarder de plus près toutefois – en plus de poser des problèmes flagrants de sécurité – l’usage de la trottinette est loin d’être neutre en matière d’impact sur l’environnement… Observons ensemble quel est le vrai poids de ce nouveau mode de transport sur la planète.
Quelques chiffres pour la France
Les chiffres sont tombés : en 2022, 700 000 trottinettes électriques ont été commercialisées, faisant donc passer à 2,5 millions le nombre d’utilisateurs dans l’Hexagone. On compte désormais plus de 200 villes qui proposent à leur population et aux touristes un service en libre-service de trottinettes.
Alors que sans vraiment y réfléchir, on pourrait croire que ce mode de transport ne pollue pas, l’AFP a publié une estimation : en 2019, 13 000 tonnes de CO2 auraient été émises dans Paris par les trottinettes électriques disponibles en libre-service. Un chiffre loin de la neutralité imaginée…
La trottinette plus polluante que les transports en commun
Une estimation révèle que la trottinette électrique émettrait 109 g de CO2 par kilomètre parcouru. Ce chiffre a choqué le public lorsque l’on sait qu’un bus au diesel qui tourne à plein émet 93,5 g de CO2 par kilomètre et par passager (avec la capacité maximum de passagers), d’après les explications de la SNCF. Le métro et le tramway ont des résultats encore bien meilleurs, avec seulement 3 g émis.
Dans cette enquête, seule la voiture faisait donc pire que la trottinette, avec 200 g pour un passager. Et oui, ce qui fait grimper l’impact de la trottinette électrique, c’est qu’elle ne transporte qu’un seul individu à la fois, ce qui peine à faire diminuer la pollution engendrée par les 4 phases de son cycle de vie.
Dans quels cas la trottinette est-elle alors intéressante pour la planète ?
Nous venons de le voir, c’est la voiture qui arrive en tête des options les plus polluantes, puisqu’elle émet le double de CO2 d’une trottinette. Il sera donc plus judicieux de circuler avec ces petits véhicules uniquement s’ils constituent pour vous une alternative à la voiture thermique, tout en gardant à l’esprit qu’il est important de prendre grand soin de ces objets, pour que leur durée de vie soit optimale.
Le problème, c’est qu’à ce jour, il semblerait que les utilisateurs des services de trottinette en libre accès soient à l’origine des personnes qui auraient utilisé les transports en commun pour se rendre d’un point A à un point B. Une enquête réalisée à Paris révèle en effet que 60 % des individus interrogés l’utilisent à la place du métro. 22 % l’emploient en revanche à la place du RER… Dans de tels cas de figure, les passagers font exploser leur impact carbone.
En clair : utilisez la trottinette uniquement à la place de la voiture, mais pas comme une alternative aux transports en commun pour limiter votre empreinte carbone.