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Jouets connectés : des espions dans la chambres de nos enfants

Marine Tertrais Publié par Marine Tertrais - le 5 déc. 2017 à 00:00
Jouets connectés : des espions dans la chambres de nos enfants

La CNIL vient d'épingler la société Genesis Industries, fabricant hongkongais de deux jouets connectés vendus en France. Des jouets qui ne respecteraient pas notre vie privée.

Une atteinte à la vie privée des Français

Vous êtes en train de chercher des idées de cadeaux pour vos enfants ou vos neveux ? Méfiez-vous de certains jouets connectés, notamment du robot i-Que et de la poupée Cayla, fabriqués par la société Genesis Industries. Ce fabricant hongkongais vient d’être épinglé par la CNIL pour « atteinte grave à la vie privée en raison d'un défaut de sécurité ». Mais tous les jouets intelligents ne sont pas à bannir pour autant.

Suite à certaines plaintes, la CNIL a mené son enquête et elle a découvert que « la société collectait une multitude d'informations personnelles sur les enfants et leur entourage : les voix, le contenu des conversations échangées avec les jouets (qui peut révéler des données identifiantes comme une adresse, un nom…) mais également des informations renseignées dans un formulaire » d’une application.

Un espionnage dans le dos des consommateurs

En clair, avoir ces jouets chez soi, c’est comme installer des micros dans sa maison et permettre à un tiers d’espionner votre vie, à votre insu. « C’est typiquement un objet-espion, au cœur de votre foyer », a détaillé Mathias Moulin, directeur adjoint dela CNIL, sur France 2. « C’est en ça le risque principal.» Mais la loi française, et plus généralement le droit européen, sont très stricts en matière de protection des données.

La CNIL a donc demandé à la société Genesis Industries de se mettre en conformité avec la loi française si elle souhaitait continuer à vendre ses jouets sur notre territoire. L’entreprise a deux mois pour corriger ces défauts de sécurité. Si elle n’obtempère pas, elle risque une amende pouvant aller jusqu’à 3 millions d’euros. En Allemagne, la poupée Cayla a été interdite à la vente par les autorités, également pour des raisons de protection des données. 

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