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La qualité de l'eau continue de se dégrader en France

Marie-eve Wilson-jamin Publié par Marie-eve Wilson-jamin - le 18 oct. 2017 à 00:00
Selon l'UFC Que Choisir l'utilisation des pesticides a augmenté de 18% en 5 ans. © ©Shutterstock

Alors que les états généraux de l’alimentation battent leur plein, l'UFC Que Choisir dénonce l'utilisation de pesticides dans l'agriculture, qu'ils estiment responsables de la dégradation de la qualité de l’eau en France.

Des pesticides présents dans la moitié des rivières et un tiers des nappes phréatiques

L'UFC Que Choisir vient de lancer, ce mardi 17 octobre, une campagne qui sonne comme un cri d'alerte « S. Eau S. » alors que débute la deuxième phase des États généraux de l’alimentation, qui doit promouvoir des produits sains et des pratiques durables, l'heure est à l'inquiétude. L'eau des rivières et des nappes phréatiques serait dans un « état calamiteux »L’association de consommateurs incrimine « les conséquences de décennies d'agriculture productiviste » et « l'inaction des pouvoirs publics ».

Les écosystèmes sont mis à rude épreuve, pollués par les pesticides essentiellement d’origine agricole. L'UFC veut alerter les pouvoirs publics :« Faute de réforme, de changements d'orientation et de braquet, force est de déplorer que les dégradations environnementales sont toujours massives ». Aujourd'hui, ce ne sont ainsi plus de simples traces de ces produits chimiques que l'on retrouve, mais dans la moitié des rivières françaises et dans un tiers des nappes phréatiques, les taux dépassent les normes autorisées dans l'eau potable (0,1 microgramme/litre).

Les consommateurs paient au total 1,9 milliard d'euros par an

Et l'organisme de dénoncer : « elle (l'agriculture, ndlr) est loin d'avoir corrigé ses pratiques » puisque « les quantités d'engrais utilisées n'ont pas baissé en vingt ans » et que « l'utilisation des pesticides a même augmenté de 18 % en 5 ans ». Les accusations sont aussi valables pour l'irrigation « plus particulièrement concentrée dans les zones les plus touchées par les restrictions d'utilisation d'eau, aggravant ainsi la pénurie ».

Enfin, pour l'UFC Que Choisir les pollueurs ne sont pas les payeurs. Ainsi,  les consommateurs  « payent 88 % de la redevance "pollutions" et 70% de la redevance "prélèvement", soit 1,9 milliard d'euros par an » via leur facture d'eau. La conclusion est sans appel pour l'agriculture. Cette dernière ne paie « que 7 % de la redevance "pollutions" et 4 % de la redevance "prélèvement", en violation flagrante du principe "préleveur-pollueur-payeur" ».

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