L’été est terminé : bilan d’une saison à la météo marquée par de nombreux records
Cela ne vous aura pas échappé, la météo s’est quelque peu emballée en cet été 2022 et de bien tristes records ont été enregistrés lors de cette saison. Maintenant que l’automne est là, il est temps de dresser un bilan quant aux phénomènes observés entre juin et septembre. Vagues de chaleur, canicule océanique, feux de forêt et épisodes de sècheresse : qu’en est-il vraiment ?
Des températures parmi les plus élevées jamais enregistrées en France
C’est officiel, l’été dernier a été l’un des plus chauds jamais observés en France, et cela depuis l’année 1900. Il se classe en effet sur la deuxième marche du podium après la saison cataclysmique de 2003. L’anomalie moyenne de température avait alors grimpé jusqu’à +2.7°C, alors qu’elle a été de +2.3°C cette année. Partout sur le territoire, des maximales jamais enregistrées jusque-là ont pu être observées :
- 40°C à Saint-Jean-de-Minervois, un record si tôt dans la saison ;
- 40°C dans le Finistère Nord ;
- 30°C sur l'île de Ouessant ;
- 40 °C en juin, en juillet et en août à Nîmes ;
- Nice a connu 56 nuits dites tropicales consécutives.
Le nombre de jours de vague de chaleur lui aussi a augmenté. Le record de 1947 a été battu puisqu’en 2022, les Français ont dû essuyer 33 jours de canicule sur 3 vagues différentes. En 2003, le total s’élevait à peine à 22 jours, soit seulement 2/3 de la durée…
Une canicule océanique inhabituelle qui deviendra la norme ?
Nous avions eu l’occasion de vous décrire le phénomène de canicule océanique en détail dans un article publié au cœur de l’été, mais il est maintenant temps de dresser un bilan concernant ce phénomène méconnu.
C’est surtout en Méditerranée que le mercure a été perturbé. Fin juillet, la surface de la mer dépassait de 4 à 6°C les normales et atteignait par exemple souvent les 27 à 30°C entre la mer des Baléares et la mer Tyrrhénienne. La France elle aussi a enregistré des anomalies inquiétantes, comme par exemple au large d’Alistro en Corse, où les thermomètres affichaient des eaux à 30.7°C le 24 juillet et 30.5°C le 6 août. A l’avenir, ces canicules océaniques seront de plus en plus fréquentes, longues et intenses, avec des conséquences importantes sur les écosystèmes marins.
Une sècheresse inédite
Avec la chaleur intense et le manque de précipitations apparaissent les sècheresses. L’été 2022 est tristement entré dans le Top 10 des saisons les plus sèches dans l’hexagone. Le déficit de pluviométrie à l’échelle nationale a en effet été de 25 % et la zone impactée a été plus importante que durant les épisodes de 1976 et 2003. C’est la première fois que toutes les régions de France sont concernées.
Alors que l’indice d’humidité des sols était déjà au plus bas début mai, la situation n’est allée qu’en s’empirant au fil de l’été, entrainant ainsi d’autres phénomènes...
Des incendies hors-normes
Qui dit sècheresse dit bien entendu risques d’incendies accrus. Ajoutez à cela une succession de vagues de canicule et la situation devient rapidement difficile à contrôler. Les soldats du feu ont ainsi travaillé sans relâche, notamment sur les mois de juillet et août où des feux de forêt d’une ampleur et extension spatiale inégalée ont ravagé le territoire. Même les régions qui n’étaient généralement pas concernées par ces risques ont subi des dommages, comme par exemple en Bretagne, dans les Alpes du Nord ou encore dans le Jura.