A la découverte des routes de France : les lacs landais
La côte atlantique landaise, du lac de Sanguinet à l’estuaire de l’Adour, égrène un chapelet de lacs et d’étangs adossés à l’immense cordon dunaire. Trois pays se succèdent : le pays de Born, le Marensin, plus bas, jusqu’au courant de Vieux-Boucau, et enfin le pays de Maremne. Cette vaste plaine de 10 000 km2 fut envahie par les eaux, soumise à des vents violents d’ouest et connue un climat sec, qui entraînèrent la formation d’un cordon dunaire, qui bloqua l’écoulement des eaux et forma des lagunes, des étangs et des baies. Sur cette terre de sable et d’alios, en arrière des dunes, se constitue l’immense marécage landais, couvert de bruyère, d’ajoncs et de molinie. Partons à la découverte de cette route des lacs en 4 étapes incontournables.
Un peu d’histoire
C’est au 19ème siècle (1857), suite au décret impérial de Napoléon III, que l’on décida de stopper le sable, d’ensemencer en pins maritimes ce pays « désolé », de drainer les eaux, d’assécher certains étangs. Aujourd’hui, entre la bande blanche des dunes et l’étendue de la forêt, on retrouve cette série de taches d’eaux, vestiges du pays d’avant… L’âme perdure, en marais sous-jacents, qui bordent ces lacs et étangs, respirant d’oiseaux, d’eau et de végétation luxuriante.
Un peu de vocabulaire :
- Les courants : petits fleuves qui relient les lacs landais entre eux et à l’océan.
- L’alios : grès typique des Landes.
- La molinie : plantes des sols humides (les Poacées).
1. Sanguinet
Magnifique plan d’eau (étang de Cazaux et de Sanguinet), situé entre le cordon dunaire et la forêt, le lac (6000 ha) a conservé les traces d’un village de l’âge de fer (sous 7 mètres d’eau) et le bourg de Sanguinet est bâti sur les restes du village gallo-romain de Losa. Une petite visite au musée s’impose !
2. Biscarosse et Parentis
On passe d’abord par le petit étang de Biscarosse, paradis des oiseaux et des pêcheurs, puis direction la plage à travers une belle forêt de pins et de chênes, pour arriver en haut de la dernière dune sur l’immensité des plages océanes, éden des surfeurs et baigneurs. La ville garde le souvenir de l’aventure de l’aéropostale (usines Latécoère, base des Hourtiquets, musée de l’Hydraviation). Plus au sud, Parentis-en-Born et ses plates-formes pétrolières surprennent…
3. Aureilhan et Mimizan
Le surprenant château de Woolsack, manoir anglais construit en 1913, domine le lac. A Mimizan-ville, on peut admirer le magnifique porche couvert de sculptures gothiques d’une ancienne abbaye bénédictine… puis on débouche, en suivant le courant de Mimizan, sur les dunes et les grandes plages de la station balnéaire. Pour les amoureux de randonnée, ils iront, à 2 km à peine jusqu’aux 2 merveilleux étangs perdus de la Maillouèyre.
4. Hossegor et Capbreton
C’est à Vieux-Boucau que l’Adour se jetait dans l’océan jusqu’en 1578, avant que Lois de Foix décida d’en détourner le cours pour Bayonne. Il faut s’arrêter à l’étang de Soustons et à l’étang Noir, à la couleur due à d’épaisses vases fluides… C’est un monde de tourbières et d’eaux dormantes, de forêts vierges inondées où l’on ne s’aventure que sur des passerelles incertaines.
N’oublions pas un détour par le courant de Sainte-Eulalie, le marais d’Orx, l’étang de Léon et le courant d’Huchet où la descente est un grand moment de poésie paysagère à l’exotisme garanti, à la végétation luxuriante, saules, aulnes, tamaris et cyprès chauves.