Endométriose : quelques pistes pour mieux cerner cette maladie complexe

Complexe et bien souvent incomprise, l’endométriose est une maladie d’ordre gynécologique fréquente. Elle toucherait de manière persistante près de 10% des femmes dans le monde... Le 11 janvier 2022, Emmanuel Macron, a fait de cette maladie encore peu connue un enjeu de santé publique en annonçant une stratégie de lutte contre l’endométriose, une grande première. De quoi parle-t-on exactement ?Comment mieux déceler l’endométriose ?

Qu’est-ce que l’endométriose ? 

L’endométriose est « une maladie inflammatoire et chronique de l'appareil génital féminin qui s'explique par le développement d'une muqueuse utérine (l'endomètre) en dehors de l'utérus, colonisant d'autres organes »*. Cette pathologie tient son nom du terme « endomètre », qui désigne la muqueuse en question.

Petit rappel pour mieux comprendre : Lors du cycle menstruel, l’endomètre forme une couche dont le but est de préparer l’utérus à l’expulsion d’un ovule et à une potentielle fécondation. Cette paroi utérine perd donc de son épaisseur au moment des menstruations sous forme de pertes de sang, puis est irriguée de nouveau au cycle suivant. 

Néanmoins, les choses se passent différemment pour une femme atteinte d’endométriose. Les cellules qui fabriquent ce tissu se trouvent, non seulement, dans l’utérus mais également en dehors de ce dernier. Alors au moment des saignements, la muqueuse d’endomètre créée ne peut être évacuée comme il se doit. S’en suivent des irritations et des douleurs parfois difficilement supportables dans le reste du bas ventre. Ces lésions étant influencées par les oestrogènes, c’est-à-dire des hormones ovariennes, l’endométriose se manifeste essentiellement sur les jeunes femmes ainsi que les femmes en âge de procréer. Maladie chronique, elle s’atténue généralement à la période de la ménopause. 

Quels organes touche-t-elle ?

La sphère gynécologique est la première touchée, avec une atteinte aux ovaires et à l’utérus. Ceci dit, les excédents d’endomètre infiltrent le reste du corps, portant atteinte au péritoine par exemple, qui est la membrane enveloppant les organes de l’abdomen. Dans certains cas, les lésions peuvent atteindre la sphère digestive en se manifestant au côlon. Il est aussi possible que l’endométriose ait des impacts sur la vessie et les uretères. 

Les saignements issus de ces portions d’endomètre entraînent une réaction en chaîne : ils génèrent des hématomes, auxquels l’organisme réagit par une inflammation. De plus, l’agglomération de sang et de cellules peut être à l’origine de kystes ou d’adhérence entre les organes, ce qui peut causer de très grandes douleurs. 

Quels sont les symptômes de l’endométriose ?

Certaines femmes endurent de fortes douleurs durant leur cycle menstruel. Voici une liste de symptômes en lien avec l’endométriose : 

• Fortes douleurs lors des menstruations, parfois handicapantes au point de ne pas pouvoir sortir de chez soi, 
• Douleurs pelviennes récurrentes et parfois calquées sur le cycle menstruel, 
• Douleur irradiante dans le dos et les jambes, 
• Difficultés à uriner, à aller à la selle, 
• Présence de sang dans les urines et/ou dans les selles, 
• Gêne - voire douleur persistante - lors de rapport sexuels, 
• Difficultés à tomber enceinte, 
• Fatigue chronique.

N’hésitez pas à en parler avec votre médecin traitant et votre gynécologue. Plus d’informations, de conseils et d’aide sur le site EndoFrance. 

Quelles sont les causes de l’endométriose ?

A ce jour, les causes à l’origine de l’endométriose sont encore méconnues. Entre souci immunitaire, problèmes de circulation sanguine et facteurs génétiques, il est difficile de pointer du doigt les raisons derrière cette maladie. Compte tenu de sa fréquence chez certaines familles, les chercheurs s’accordent à dire que certaines femmes peuvent être prédisposées à avoir l’endométriose. Enfin, l’environnement et ses substances chimiques sont également mis en cause. 

* Source : Solidarites-sante.gouv.fr