Écologie | Pollution sonore : les parcs nationaux ne sont pas épargnés
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Pollution sonore : les parcs nationaux ne sont pas épargnés

Anton Kunin Publié par Anton Kunin - le 11 mai 2017 à 00:00
Les activités humaines engendrent une pollution sonore même dans les parcs nationaux. © © Shutterstock

Selon une récente étude menée aux États-Unis, le bruit induit par les activités humaines est perçu même au fin fond des parcs nationaux.

Le bruit induit par l’homme perturbe la vie des animaux

La circulation de voitures et de trains, le survol par des avions, les chantiers, le forage du sol à la recherche de ressources minières… Les activités humaines, mêmes éloignées en termes de distance, occasionnent une pollution sonore à des centaines de kilomètres aux alentours. Selon une étude menée par trois chercheurs de l’Université de Colorado, qui ont effectué des mesures dans des parcs nationaux à travers les États-Unis, dans 63 % des cas, le bruit induit pas l’homme est deux fois plus fort que le bruit naturel. Et dans 21 % des cas, il est même 10 fois plus élevé.

Cet excès de bruit perturbe la vie des animaux et les pousse à fuir leur habitat naturel, provoquant des conséquences sur leur alimentation, leur santé et leur capacité à se reproduire. Les renards, par exemple, se nourrissent de campagnols, une espèce de rongeurs menant une vie souterraine. Comme le montre cette vidéo, afin de les chasser, les renards tendent l’oreille pour entendre les bruits à peine perceptibles occasionnés par leurs déplacements sous terre. Lorsque les bruits environnants sont trop élevés, les renards ne peuvent plus chasser, pour eux cela devient une question de vie ou de mort.

1,5 million d’heures d’enregistrements réalisés sur 492 sites différents

On n’y pense pas automatiquement, mais cette pollution sonore constitue un danger invisible pour les espèces les plus vulnérables. Selon cette même étude, 14 % des espèces menacées subissent des niveaux de bruit dix fois plus élevés que la normale. Les bruits naturels qui pouvaient jadis s’entendre à une distance de 300 mètres ne sont perceptibles aujourd’hui qu’entre 3 et 15 mètres.

Afin d’obtenir ces données, les chercheurs ont enregistré 1,5 million d’heures de son dans 492 sites protégés à travers les États-Unis. Dans chaque lieu, le son a été enregistré de façon continue pendant 30 jours. Ces enregistrements ont ensuite été analysés par ordinateur : grâce à un algorithme, la source de chaque bruit a pu être identifiée et son intensité mesurée.

Petit point encourageant : si certains sites se sont avérés très bruyants, un tiers de ces sites protégés se sont au contraire montrés très paisibles.