Écologie | Les ports français, une transition énergétique nécessaire
Écologie

Les ports français, une transition énergétique nécessaire

Pauline Picquette Publié par Pauline Picquette - le 2 févr. 2023 à 06:51
port maritime

Très consommatrices d’énergies fossiles, les installations portuaires - maritimes et fluviales - ont un réel impact sur l’environnement. Le réchauffement climatique et la montée des eaux menacent leur existence même. Quelles sont les solutions écologiques face à ces enjeux ?

Etat des lieux

La France métropolitaine se situe au carrefour des voies maritimes mondiales avec ses 4 façades maritimes et ses 3 ports principaux (Dunkerque, Marseille et Le Havre- Rouen-Paris) qui concentrent 80% du trafic.

Les activités portuaires s’articulent autour de 3 points :

  • Le commerce international et logistique (conteneurs, céréales, hydrocarbures…)
  • L’industrie (raffinage et pétrochimie, construction navale, production d’électricité)
  • Le tourisme (trafic transmanche, croisières)

Les zones portuaires sont directement concernées par le réchauffement climatique sur 2 aspects : l’émission importante de gaz à effet de serre (GES) et les risques littoraux (submersion marine).

L’empreinte carbone des navires est croissante, plus de 30% qu’en 1990. Elle provient essentiellement des navires : manœuvres, (dé)chargement des marchandises…

Les réseaux et infrastructures de transport maritime doivent s’adapter au changement climatique : sécurité et pérennité des sites et limitation des émissions de CO2.

Quelles sont les stratégies à mettre en place pour réduire les GES ?

Les solutions sont multiples. Cela passe par :

  • L’implantation d’activités économiques innovantes
  • La création d’un écolabel sur les flux logistiques
  • L’élaboration d’une trajectoire de transition écologique (carburants alternatifs, branchement électrique à quai, production d’hydrogène)

Les nouvelles sources de carburant : quelques pistes

  • Les énergies alternatives sont à développer pour remplacer, autant faire se peut, le pétrole et ses émissions de CO2. Le gaz naturel liquéfié (GNL) moins polluant, l’hydrogène, les électro-carburants (e-carburants), comme le e-méthanol et l’électricité.
  • Le rôle croissant de l’électricité à quai permet aux navires de couper leur moteur et d’éviter les polluants atmosphériques, les bruits et les vibrations ; cela concerne les navires-ferrys, de croisière et conteneurs (d’ici 2030).
  • Le développement de l’éolien en mer (dit « offshore ») est une solution plus complexe et plus coûteuse que son équivalent terrestre, mais cette solution doit s’imposer. Cela passe par la création de 50 parcs offshore d’ici 2050…7 parcs sont déjà en voie de développement et attendus entre 202 et 2027 : Dunkerque, Fécamp, Noirmoutier…
  • Les énergies marines renouvelables (EMR) produisent de l’électricité à partir des forces marines : l’énergie hydrolienne (à partir des courants de marée), l’énergie marémotrice (les marées) et l’énergie houlomotrice (mouvements des vagues). Au stade de la recherche et de l’expérimentation, ces énergies naturelles ont un bel avenir devant elles.

Les risques de submersion marine

La montée des eaux et le risque de submersion marine imposent aux ports français (et européens) d’adapter les territoires des zones portuaires en englobant l’espace urbain qui jouxtent les ports. La transition énergétique aura un impact essentiel sur les activités portuaires, mais aussi devra passer par une restructuration territoriale et économique du réseau portuaire et de la ville. Les « hubs » énergétiques des nouveaux ports passeront par la décarbonisation des activités industrielles dans les zones portuaires, l’électrification et la connexion avec les réseaux ferroviaires et fluviaux.

Bientôt, on verra apparaitre le « smart port », le port intelligent, connecté avec la ville, celui du futur où les émissions de CO2 seront réduites de 30 à 50%.

2 chiffres : Dans les ports français, ce sont près de 350 millions de tonnes de fret et 32 millions de passagers qui transitent.