Résistance aux antibiotiques : les Français mauvais élèves
Les Français sont les deuxièmes plus gros consommateurs d’antibiotiques en Europe. Problème : cette surconsommation entraîne une résistance des bactéries aux antibiotiques (antibiorésistance) et pourrait devenir l’une des principales causes de mortalité dans le monde dans trente ans.
En 2050, l’antibiorésistance pourrait devenir principale cause de mortalité
Le 18 novembre 2017 a eu lieu la Journée européenne d’information sur les antibiotiques. À cette occasion, Santé publique France, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) et l’Assurance-maladie ont dressé un état des lieux de la consommation et de la résistance aux antibiotiques en France sur dix ans (2006-2016).
Constat à la fois surprenant et effrayant, la résistance aux antibiotiques pourrait devenir l’une des principales causes de mortalité dans le monde d’ici à 2050. Soigner des infections, même courantes, pourrait devenir beaucoup plus compliqué.
Des bactéries de plus en plus résistantes aux antibiotiques
Une précaution principale s’impose : « Une prévention globale et concertée reposant en premier lieu sur le bon usage des antibiotiques, l’hygiène des mains et la prévention des facteurs favorisant les infections ». En effet, les bactéries responsables de maladies graves sont devenues plus difficiles à traiter qu’auparavant. Ainsi, la résistance de la bactérie Escherichia Coli à une certaine classe d’antibiotiques (céphalosporines de 3e génération) a été multipliée par 3 en ville et par 6 en établissement de santé.
Les Français consomment de plus en plus d’antibiotiques ( 8,6 % en ville entre 2006 et 2016). Selon les chiffres de l’OCDE, la dose quotidienne d’antibiotiques pour 1 000 est de 30,3, soit 2 doses de plus qu’il y a dix ans, selon BFMTV. Les Français sont les deuxièmes plus gros consommateurs d’antibiotiques en Europe, derrière la Grèce (36,1).
Au regard de ces données, Santé publique France appelle à la prise de conscience à la fois des médecins et des patients mais aussi des pouvoirs publics et des éleveurs qui ont recours aux antibiotiques pour leurs bêtes. « Chacun peut agir pour que les antibiotiques continuent à sauver des vies. Soyons concernés, soyons responsables ! ».
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